Var-Matin (La Seyne / Sanary)

ROSSY DE PALMA

« J’aurais tué pour être jurée ! »

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A u côté de Kad Merad, Françoise Fabian, Gérard Darmon ou Marthe Villalonga, l’actrice vient de participer à Nice au tournage de Brillantis­sime ,un long-métrage pour lequel Michèle Laroque avait lancé en 2013 une opération de financemen­t participat­if. Rossy de Palma arrivait alors de Madrid où l’avait appelée l’exMonty Python Terry Gilliam, enfin prêt pour son Don Quichotte au destin mouvementé.

Fidèle à Cannes ?

Bien sûr ! Pas question de rater l’ouverture. Je veux voir mon Pedro président. Il avait quelques réserves parce qu’il sait combien il est difficile de faire un film. Alors juger le travail des autres, c’était pour lui un vrai problème. Mais il est très content et je suis sûre qu’il va être un président incroyable. Très juste. Comme le disaient les frères Coen quand j’étais jurée, on est là pour célébrer ceux qu’on aime et non pas pour critiquer ceux qu’on n’aime pas. Si tu y vas avec cette idée-là, tout se passe bien. On sait tous que faire du cinéma, c’est une aventure assez dure. Même quand on a tous les ingrédient­s pour que le plat soit réussi, ça peut rater. Il y

a quelque chose d’imprévisib­le et à la fin, c’est le public qui décide. Tu peux être le meilleur metteur en scène du monde, parfois la magie n’y est pas.

Le palmarès est une épreuve?

En 2015, Dheepan l’a emporté. On avait beaucoup aimé aussi Le Fils de Saul. C’était un premier film, on a hésité à lui donner une Palme d’or. Il y a toujours un débat : certains jurés peuvent avoir de la ferveur pour un film, d’autres ne sont pas au même niveau d’enthousias­me et font un autre choix. Les votes peuvent converger vers un film qui déchaîne un peu moins les passions mais dont tout le monde est d’accord pour dire qu’il est bon.

Grands et mauvais souvenirs du Festival ? Cannes, pour moi, c’est comme Cendrillon : un monde de rêve où tout est possible. C’est une célébratio­n du cinéma et de la vie. Les

paillettes, les marches, les rencontres, les contacts pour les cinéastes : Cannes, c’est tout ça et ça rend ce moment fantastiqu­e. Alors franchemen­t, des mauvais souvenirs, il n’y en a aucun. Quant au meilleur c’est peutêtre cette expérience de jurée, justement. J’aurais déjà tué pour faire partie du jury de la Caméra d’or !

Des nouvelles de Terry Gilliam ?

Je ne sais pas pourquoi il y a tant de mystère autour de ce projet, mais je peux dire que tout s’est très bien passé. Une chose est sûre : ça va être génial ! Terry Gilliam est en pleine forme.

Chaque film est un voyage ?

Quel que soit le scénario, si j’aime le metteur en scène, tout va bien. C’est lui le capitaine. Pour moi, l’essentiel se passe derrière la caméra : les rencontres, le partage, l’aventure, les technicien­s, les costumes. Tous ces gens passionnés, dans un esprit un peu gitan. Tu es un outil, tu fais partie d’un engrenage.

Elle a été jurée. C’était en 2015, sous la présidence des frères Coen. «Unrêve» , se souvient Rossy de Palma qui ne détesterai­t pas recommence­r. En attendant, elle vient soutenir Pedro Almodóvar après avoir fait escale à Nice le mois dernier pour le tournage du premier film de Michèle Laroque. par FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr @francklecl­erc06

 ?? (Photo Cyril Dodergny) ?? Le mois dernier à Nice, sur le tournage du premier long-métrage réalisé par Michèle Laroque.
(Photo Cyril Dodergny) Le mois dernier à Nice, sur le tournage du premier long-métrage réalisé par Michèle Laroque.

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