MONICA BELLUCCI
Bella donna du cinéma
Après 2003, l’actrice italienne tiendra à nouveau le rôle le plus glamour de sa carrière, à l’ouverture et à la clôture du Festival retransmises en direct sur Canal+. Présente pour la huitième fois à Cannes, la belle italienne nourrit une grande histoire d’amour avec la Croisette cinéphile. par ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr
E lle fait sa divine apparition dans les studios de Canal+, en nous priant doucereusement de l’excuser pour son petit retard. Tout en sachant, sans doute, qu’on lui a déjà tout pardonné. Monica Belluci. Madone sexy du cinéma. Dont la beauté irradiante est source de dévotion respectueuse, comme de fiévreux fantasmes. La séduction éternelle, comme un élan naturel. Le glamour à l’état pur, mâtiné de dolce vita. Pas étonnant que la maîtresse de cérémonies soit une icône chérie de la Croisette. Au-delà de l’image et du corps, une histoire de coeur. « Cannes est lié au rêve, et moi, je rêvais de cinéma. En Italie, j’étais une petite fille de village dont la vie était assez monotone, mais le cinéma m’a permis d’accéder à ce rêve-là», murmure presque celle qui a grandi à Selci Lama (dans la province de Pérouse), avant que le mannequinat ne la détourne d’abord de ses fastidieuses études de droit. La jeune femme préfère alors acquérir le droit d’être actrice. À vampiriser l’écran, dès son irruption dans le Dracula de Coppola. En France, une partition dans L’Appartement de Mimouni, où elle rencontre notoriété et futur mari (Vincent Cassel) en 1995, avant que le rouge tapis ne se déroule bientôt avec évidence. À l’aube du nouveau millénaire, la belle italienne devenait star mondiale. Sans aucune
Suspicion. À Cannes. « C’est un festival auquel je dois beaucoup, car mon parcours sur grand écran ne serait pas le même sans Cannes. »
Pour une scène choc qui la rendait moins chic, elle subit pourtant quelques furtives invectives, en 2003. Mais avec Monica, le scandale n’a sans doute rien d’Irréversible
(lire ci-contre). Surtout lorsqu’il défend une certaine vision du cinéma, et son amour absolu pour le septième art.
«Pour moi, le cinéma, c’est avant tout une manière de communiquer avec les autres. Avec mes deux filles, on va souvent voir des films, et quand on sort de la salle, on en discute toujours, c’est un moment d’échanges culturel important,
confie la mamma donna. Un film, même de divertissement nous parle toujours. C’est comme un bon livre ou un beau tableau. C’est cet amour du cinéma que je veux transmettre lors des cérémonies ». Quelle maîtresse ? Pure comme Marie-Madeleine dans La Passion du Christ ? Vénéneuse comme Perséphone dans Matrix ? Impériale, telle Cléopâtre ? « Je ne serai pas dans l’interprétation, car il faut qu’une vérité passe, et au-delà de la belle robe, on doit découvrir la personne. Mais c’est toujours un risque d’être maîtresse de cérémonie, face à un public aussi large, comme au théâtre. » Elle qui a attendu d’avoir 50 ans pour devenir James Bond Lady, aussi fatale qu’une arme létale, s’inscrit désormais dans la lignée de ces « Bella donna ». De Sophia Loren à Gina Lollobrigida, en passant par Monica Vitti ou Silvana Mangano, qui lui ont donné envie de faire du cinéma. Sans oublier Claudia Cardinale (« Une grande actrice qui n’est pas seulement une star, mais aussi une grande Dame»), qui s’affiche au
70e Festival.
« Moi aussi, j’ai la passion intacte pour le cinéma, et si j’y incarne un de ces destins à l’italienne, ça ne me dérange pas. » Ah, Monica Bellucci pour la vie... Un autre rêve de cinéma. À défaut, on en profitera déjà le temps d’une ou deux cérémonies...