Var-Matin (La Seyne / Sanary)

JOURNÉE, RENNES - MONACO) Une belle dernière danse

Pour son 63e et dernier match de la saison, l’AS Monaco se déplace à Rennes pour y étrenner son titre de champion de France dans un match sans enjeu, mais avec de l’émotion

- M. FAURE (AVEC R. L.)

Il aura fallu attendre le 63e et dernier match de la saison pour - enfin - disputer un match sans enjeu. Ça s’est d’ailleurs vu, hier, à la Turbie où pour la dernière conférence de presse de la saison, le groupe monégasque est venu dans son entier assister à la première prise de parole publique de... Seydou Sy, le jeune quatrième gardien du club. Là, face à ses coéquipier­s amusés mais protecteur­s, le gardien sénégalais est passé à la questionne­tte. On y a appris qu’Andrea Raggi était le joueur le plus mal sapé du vestiaire, qu’Almamy Touré était surnommé « Sauce piquante », qu’Abdou Diallo faisait des phrases à rallonge et que le gardien était fan du rappeur Kaaris même s’il n’a pas voulu assumer une chanson a capella.

Le gang des tatoués

Cette dernière conférence de presse de la saison est l’illustrati­on parfaite de l’état d’esprit qui anime le club depuis mercredi soir mais surtout depuis le premier match officiel, fin juillet. Monaco est champion de France, autant dire que le déplacemen­t (E à Rennes, qui ne joue rien non plus, s’est préparé dans une ambiance très décontract­ée, l’escouade de Leonardo Jardim a surtout célébré son titre, ce qui est bien naturel. « On a réalisé quelque chose de magnifique, le travail a payé. Celui du club, du coach, des joueurs, détaille Andrea Raggi. Ce n’est pas une équipe qui a gagné mais une famille. En début de saison, on n’aurait pas pensé finir devant Paris, mais on n’a jamais rien lâché, on a montré qu’on était les plus forts de France ». L’Italien a d’ailleurs tenu parole puisqu’il s’est tatoué le blason de l’ASM sur le bras droit à la suite du titre. Il n’est pas le seul, certains membres de l’encadremen­t sont aussi passés sous l’aiguille. Bref, c’était ambiance détendue à la veille du dernier match de la saison. C’est aussi la juste récompense de longs mois de travail et d’amour. Car oui, tout le monde s’est pris d’affection pour cette jeune équipe. Rarement une formation aura suscité autant l’admiration des observateu­rs, le respect des adversaire­s et séduit les amateurs de beau jeu. On n’est pas loin du plébiscite. Alors il ne faut pas bouder son plaisir, à l’aube du dernier match de la saison et prendre son pied à regarder une dernière fois cette équipe évoluer ensemble. À Rennes, tout le monde ne sera peutêtre pas du voyage car même si la saison en club est terminée, les internatio­naux vont être encore sur le pont pendant trois semaines avec des matches qui pourront s’étirer jusqu’au 13 juin, notamment pour les quatre Bleus de l’ASM, Mbappé, Sidibé, Mendy et Lemar. « C’est un match sans enjeu, comme au théâtre ou au cinéma, martèle Jardim. On y va pour se faire plaisir, sans pression de résultat, c’est bien aussi ».

Dès lundi, l’étatmajor sera sollicité

Mais le plaisir va bientôt laisser la place à d’autres soucis. Depuis mercredi, Monaco est assailli de questions. Pas sur le jeu ou sur les souvenirs, mais sur le mercato. Qui va rester? Qui va partir? Quelles recrues ? Quel entraîneur ? L’état-major monégasque a été clair très vite. Durant la saison, il était hors de question d’aborder ces sujets. Mais dès lundi matin, joueurs, agents et conseiller­s viendront

À  HEURES RENNES : Costil - Danzé (cap.), Mexer, Gnagnon, Bensebaïni - André, Fernandes, Prcic, Afonso (ou Diakhaby) - Sio, Mubele.

MONACO : De Sanctis - Touré, Raggi, Jemerson, Jorge - Silva, Fabinho, Bakayoko, Lemar Germain, Mbappé.

prendre la températur­e des finances du club. Soit pour négocier une revalorisa­tion et/ou prolongati­on de contrat, soit pour faire part des envies d’ailleurs. C’est le jeu, surtout lorsque le titre de champion est au bout et avec la manière s’il vous plaît. C’est finalement là, que l’ASM va être attendu. Comment réussir à garder cette ossature malgré les sollicitat­ions ? On fait confiance au tact et au savoir-faire de Vadim Vasilyev pour gérer l’après-titre comme il se doit. Mais d’ici là, la bonne humeur va se propager. À voir cette bande de copains accompagne­r collégiale­ment leur pote en conférence de presse, on a compris que l’ASM avait gagné le championna­t aussi dans la tête.

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