Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Qui es-tu, Manu Schmitt?

Présenté hier, le nouvel entraîneur du HTV jouit d’une excellente cote de popularité en Suisse, où il officiait depuis 2003. Présentati­ons avec un ancien joueur qui veut mettre le collectif en avant

- GUILLAUME RATHELOT

Son surnom lui colle à la peau. Loin de le renier, Manu Schmitt avoue ressentir une certaine fierté quand, en France, on l’appelle « le Suisse ». Car c’est un peu plus qu’un pays d’adoption que l’Alsacien quitte. Le nouvel entraîneur de Hyères-Toulon, présenté hier, précise qu’il s’y faisait aussi appeler « le Frouze » (1). Ce qui ne le gênait pas plus que ça. Désormais ex-coach de Neuchâtel, il revient dans le basket hexagonal, près de quinze ans après un échec sur le banc de Chalon-sur-Saône.

« On va le regretter »

Entraîneur distingué avec les jeunes, son expérience en Pro A n’y a duré que l’espace de huit matches. Successeur de Philippe Hervé, il ne connaît la victoire qu’à deux reprises – dont une contre... le HTV (84-71) –, avant d’être limogé. « Douloureux », confie-t-il. Schmitt s’est relancé sur les bords du lac Léman, avec Genève et l’équipe nationale suisse. Et ensuite avec Neuchâtel. « Je suis arrivé en Suisse un peu par hasard, mais j’ai adoré ! » S’il n’y a jamais gagné le championna­t, son plus grand regret, il y a construit sa réputation. Celle d’un coach qui privilégie le collectif, le jeu de passes et la défense (72,5 pts encaissés de moyenne sur les quatre dernières saisons régulières). Celle aussi d’un homme qui a fait l’unanimité partout où il est passé. Joueurs, dirigeants, partenaire­s et médias l’apprécient. « Un chic type, ouvert, franc et volontiers pince-sans-rire », écrivait La Tribune de Genève dans un portrait. « On va le regretter. C’est un personnage attachant, très ouvert », confie un journalist­e de L’Express, un quotidien régional. Manu Schmitt est aussi un homme qui marche à la confiance. « J’ai besoin de me sentir impliqué dans un projet », remarque celui qui est venu s’inscrire sur le long terme avec HyèresToul­on. Comme à Genève (cinq saisons) et à Neuchâtel (quatre).

Entre ces deux expérience­slà, le désormais quinquagén­aire avait coupé avec le basket pendant cinq ans (2). Il s’était installé dans l’aire toulonnais­e, où il possède toujours une maison. Il avait même coaché les cadets du HTV, en championna­t départemen­tal !

Shooteur né

Avant son exil et sa vie de coach, Manu Schmitt a longtemps usé ses baskets sur les parquets français. L’ancien poste 2-3 est connu pour être le plus jeune joueur à avoir évolué chez les pros, un record qui tient toujours (3). Shooteur né, « il tournait à 95 % d’adresse au lancer franc en carrière », vante Philippe Legname, le

manager général d’un HTV qu’il a souvent affronté. Schmitt a commencé à jouer dans sa ville natale, Mulhouse. Il est ensuite notamment passé par Avignon et Paris, où il a côtoyé Greg Beugnot et Hervé Dubuisson. Il a raccroché en 1999 à Chalon, club qu’il a contribué à faire monter en Pro A. « Le Suisse » va désormais s’employer à maintenir le HTV dans l’élite française, à un tout autre niveau. Et à se faire un nouveau nom. 1. Surnom peu élogieux donné par les Suisses aux Français. 2. Entre 2008 et 2013, il a dirigé une filiale d’un groupe de distributi­on de pièces automobile­s. 3. À 15 ans, 1 mois et 25 jours avec Mulhouse à Monaco, en 1981.

 ?? (Photos Frank Muller, DR) ?? Manu Schmitt, surnommé « le Suisse », arrive tout droit de Neuchâtel. Il revient en France quinze ans après son départ de Chalon.
(Photos Frank Muller, DR) Manu Schmitt, surnommé « le Suisse », arrive tout droit de Neuchâtel. Il revient en France quinze ans après son départ de Chalon.

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