Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un si joli coup de force

Les Toulonnais visent désormais clairement la finale. Ça passe auparavant par le Vélodrome, avec une confrontat­ion face aux Rochelais qui savent désormais à quoi s’en tenir

- PAUL MASSABO

Ce barrage, ils se le sont pelé ! Ces Toulonnais enragés par l’enjeu, vendredi soir, ont écarté de rugueux Castrais qui ont chèrement et surtout rudement vendu leur peau. Il s’en est même fallu de peu pour que le sort soit favorable aux Tarnais. Menés de six points (1319) après l’essai de pénalité accordé et jouant un petit moment (3 minutes) en double infériorit­é numérique, les Varois n’en menaient pas large à l’heure de jeu. Mais c’est certaineme­nt dans ces quelques minutes qui auraient pu tourner à la cata, que ses joueurs du RCT ont trouvé des forces insoupçonn­ées pour forcer le destin.

Plus resserrés que jamais

L’exemple de la finale de la saison dernière, remportée par le Racing 92 à Barcelone alors que les Francilien­s jouaient en infériorit­é numérique après 20 minutes de jeu, a été retenu. Plus resserrés que jamais, les Rouge et Noir, enragés, ont fait preuve d’un esprit de corps enthousias­mant. L’expérience acquise au fil des ans et des titres a pesé de tout son poids. Elle leur a permis de se sortir du guêpier par le haut et… par les ailes. En effet, Halfpenny, dont Toulon se retrouvera­it vraisembla­blement orphelin si d’aventure il se qualifiait pour la finale (4 juin à 20 h 45), a pesé de tout son talent. Le buteur gallois qui, malgré le vent, a réussi un sans-faute au pied (il en a été de même pour son homologue castrais Urdapillet­a avec un 6/6), a marqué au bout du bout de la ligne l’essai qui redonnait l’avantage aux siens. Il allait être décisif. Fernandez Lobbe, qui n’est curieuseme­nt pas entré en jeu, n’aime pas parler de match référence. Il a certaineme­nt raison, car chaque rencontre est unique et détient sa part de vérité. Pour autant, cette victoire – la cinquième de rang – est fondatrice. Depuis la reprise en main de Cockerill et l’audience grandissan­te de Giteau et Dal Maso, les Rouge et Noir ont retrouvé tout leur allant, toute leur déterminat­ion.

Toulon en vrai champion

Cette envie et cette soif de gagner, décuplées par un public retrouvé - même si le stade n’était étonnammen­t pas comble - sont porteuses des plus fols espoirs. Souvenons-nous, il n’y a pas si longtemps encore, cette formation varoise a été assaillie par le doute à de nombreuses reprises. À tel point qu’elle perdait son rugby en même temps que les rencontres. Désormais, bien calé derrière ses leaders, tout le groupe fait bloc et sait se resserrer dans la tourmente comme on l’a vu l’autre soir. « On n’a pas vu un grand Toulon, on a vu un bon Toulon, confiait Alain Gaillard ancien entraîneur du C.O. (treize saisons en trois épisodes). Au moment où on les a crus morts, à 13 contre 15, les Toulonnais sont parvenus à revenir puis à passer devant au score. À ce moment clé, Castres n’a pas pu ou su enfoncer le clou. Toulon a su réagir en champion faisant preuve de belles ressources en matière de courage et de mental. » À présent, le chemin est tracé. Les Rochelais, qui n’auront pas manqué une miette du spectacle de rudesse et robustesse, savent désormais à quoi s’attendre. Il appartient aux Toulonnais de tout faire pour noyer les Maritimes, qui ont marché sur l’eau toute la saison.

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(Photos Patrick Blanchard/Frank Muller) Juanne Smith, pour sa dernière apparition à Mayol, regarde Mathieu Bastareaud à la lutte, alors que Ma’a Nonu est prêt pour venir au soutien.
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