Var-Matin (La Seyne / Sanary)

SARA GIRAUDEAU dans la meule cannoise

L’héroïne du Bureau des légendes est venue accompagné­e d’une vache (en carton) sur la Croisette, pour Petit Paysan, très bien accueilli à la Semaine de la critique hier.

- par ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

C ’est ce qui s’appelle se retrousser les manches pour un rôle ! Dès son apparition dans Petit Paysan (voir ci-dessous), Sara Giraudeau a le bras... euh, comment dire… plongé dans l’anus d’une vache ! Comme la comédienne ne pose pas son véto à la question, on attaque d’emblée avec sa préparatio­n aux joies quotidienn­es du vétérinair­e. « J’ai passé deux jours avec un praticien, le premier en observatio­n pour apprendre à approcher la bête, et le deuxième à la mise en pratique. Parce que fouiller une vache comme ils disent, ce n’est quand même pas commun ! » Férue d’équitation, la belle est néanmoins parvenue à apprivoise­r la bête, preuve que le réalisateu­r n’avait pas misé sur un mauvais cheval. « Une vache, c’est un peu comme avec les chevaux, il ne faut pas avoir peur. Si l’on est un peu hésitant, elle le sent tout de suite, alors il faut montrer qu’on est la patronne ! » Bigre. À voir cette jeune femme gracile à la voix claire dans une robe légère, on ose douter de son caractère si ferme, pour ne pas dire fermière. On a tort, évidemment. Foin des préjugés ! «Depuis que je suis tout bébé, je vais séjourner dans la maison familiale dans la Creuse, rétorque la belle des champs, caméra ou pas. J’aime la campagne, je ne suis pas accrochée à mon petit univers parisien, et je connais bien l’environnem­ent des éleveurs bovins ». Du coup, voilà Sara qui ne quitte plus sa vache, jusque sur le sable cannois. Et l’animal de carton-pâte vaut bien certaines paillettes, sur la Croisette. Dépaysemen­t

garanti ! «Quand on a tourné, on n’aurait jamais imaginé se retrouver un jour au Festival. C’est totalement hallucinan­t, mais pour ma première fois à Cannes, je suis très contente de venir pour ce film, avec une équipe jeune et nature, qui vit le truc avec simplicité ». Espionne (Le Bureau des légendes, la série de Canal+) ou vétérinair­e, Sara sait se fondre dans tous les costumes, y compris la robe de soirée. Et puis la fille d’Annie Duperey et de Bernard Giraudeau a de qui tenir, pour ne pas se fourvoyer dans le jeu de l’ego. « Mes parents ont fait ce métier d’acteur comme des artisans, c’est le plus important. Et il ne faut jamais oublier qu’une carrière peut être longue, mais que rien n’est jamais acquis.» Même quand le boxoffice a jadis gonflé la notoriété de son « spécialist­e » de père. « Vers 35 ans, quand tout a explosé pour lui, il a connu une période où c’était plus difficile de garder les pieds sur terre, mais ma mère, elle, ne les a jamais décollés !, sourit l’intéressée. Aujourd’hui encore, mon père est toujours là, quelque part avec moi. C’est une voix, mon petit ange gardien, même s’il faut aussi voler de ses propres ailes »... Quelle Famille formidable!

 ??  ?? Pour la première fois à Cannes avec Swann Arlaud et l’héroïne animale du film Petit Paysan, Sara Giraudeau n’a pas souvenir d’une vacherie qu’on lui aurait faite sur la Croisette : « Ou alors, qu’est ce qu’elle était douce ! »
Pour la première fois à Cannes avec Swann Arlaud et l’héroïne animale du film Petit Paysan, Sara Giraudeau n’a pas souvenir d’une vacherie qu’on lui aurait faite sur la Croisette : « Ou alors, qu’est ce qu’elle était douce ! »

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