Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Pas assez mûrs pour Berlin

Buttant constammen­t sur un redoutable gardien, le SRVHB est passé à côté de la première demi-finale de son histoire. Les Raphaëlois doivent réagir aujourd’hui contre Magdebourg

- De notre envoyé spécial à Göppingen Laurent SEGUIN

Les Allemands sont des gens prévenants. À l’entrée de l’Arena EWS de Göppingen, de charmantes hôtesses distribuai­ent hier des petits sacs contenant un guide de la coupe EHF, quelques bonbons, un fascicule vantant les attraits de la région et une boîte de… pansements.

« Ce carton rouge nous a coupé les jambes »

Et si une paire de boules Quies aurait idéalement complété ce paquetage afin d’épargner nos pauvres oreilles, malmenées par les 5 600 spectateur­s en fusion au moment de la qualificat­ion de l’équipe locale pour sa deuxième finale consécutiv­e dans cette coupe EHF, la dizaine de petites compresses offerte un peu plus tôt sera malheureus­ement au moins aussi utile que ces regrettées protection­s auditives n’auraient pu l’être. Car il va falloir panser au plus vite les blessures raphaëlois­es. Et ce matin, elles sont profondes. Malmenés par de rugueux joueurs berlinois, les vice-champions de France ont en effet pris un sérieux coup derrière la nuque hier. Et on ne parle pas seulement de celui reçu dès la 11e minute de jeu par Miroslav Jurka, contraint de rejoindre le banc raphaëlois avec une poche de glace derrière la tête avant que son bourreau Elisson ne lui emboîte le pas pour cause de carton rouge. Une biscotte qui nous permit d’espérer voir nos Varois, jusqu’ici dans le tempo, profiter de leur supériorit­é numérique, mais dont l’effet escompté ne s’est pas produit. Car contre toute attente, les hommes de Joël Da Silva ont alors laissé les Allemands prendre trois, puis quatre et même cinq longueurs d’avance (6-11). « Paradoxale­ment, ce carton rouge d’Elisson nous a coupé les jambes », s’étonnait l’entraîneur des Varois après la rencontre. Oui, après seulement dix, quinze minutes tout au plus, ses joueurs, visiblemen­t dépassés par l’événement, ont sombré, pour finalement accuser sept buts de retard à la pause (10-17).

Heinevette­r, ce bourreau

Incapables de se relancer au retour des vestiaires, même après le premier et seul but de Raphaël Caucheteux, ils se sont ensuite heurtés au véritable mur de Berlin. Ce fameux Heinevette­r, dont le compteur affichait 14 arrêts à l’issue d’une rencontre dont la fin n’était qu’un cauchemar. Portée par son gardien et par l’inévitable Lindberg (11 buts), les Berlinois se sont trop facilement envolés vers cette finale que les Raphaëlois ne disputeron­t pas aujourd’hui. C’est seulement une petite finale qui les attend et si le traumatism­e est profond, si le docteur Ducasse va devoir trouver la recette et les ingrédient­s pour vite retaper les corps mais surtout les têtes, il s’agit donc déjà de se relever. Car une deuxième défaite en deux jours ferait trop mal et il n’est pas sûr que les Allemands nous offrent à nouveau un paquetage contenant des pansements.

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(Photo MaxPPP) Lynggaard et les Raphaëlois ont tout tenté pour faire craquer les Berlinois. Sans succès.
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