Gilles Fournel, un ex-FN candidat pour “l’Union des patriotes”
Jean-Marie Le Pen, Carl Lang et Alain Escada, présidents respectifs des Comités Jeanne, du Parti de la France (PdF) et du mouvement Civitas, se sont alliés au sein de “l’Union des patriotes” et ont annoncé que 150 à 200 candidats se présenteraient sous cette bannière pour les élections législatives (1). Dans la 6e circonscription (1), Gilles Fournel, conseiller municipal du Val, démissionnaire du FN en 2015, explique sa démarche.
Pourquoi vous présentez-vous ?
Je fais partie de ceux qui ont adhéré au Front national de JeanMarie Le Pen et qui ne se reconnaissent plus dans le parti.
C’est-à-dire ?
Je n’accepte pas de voir que le président fondateur en a été évincé. Je n’accepte pas la “ligne Philippot” qui permet de créer un mouvement interne au parti. On sait comment cela finit : regardez Macron au PS… Enfin, je dénonce la manière dont sont gérées les fédérations départementales, celle du Var en particulier.
C’est un discours très proche de celui de Laurent Lopez, autre ancien membre du FN, candidat dans la circonscription…
Oui. Laurent et moi nous connaissons bien, puisqu’en , je suis arrivé au Val quand lui tentait de prendre la mairie de Brignoles. C’est lui qui aurait dû être investi par le FN, et non Jérôme Rivière, qui est un ancien député UMP parachuté dans le Var.
Du coup, pourquoi vous présenter face à lui ?
J’ai des ambitions, mais je ne suis pas un rêveur : il y a peu de chances que je totalise plus de ou % des suffrages. Je veux que les gens se rendent compte de ce qu’est devenu le FN. C’est le sens de ma candidature. Je n’ai pas adhéré à tout ce que disait JeanMarie Le Pen, mais c’était un visionnaire. Son parti était basé sur l’honneur et la fidélité. Il avait prévenu que le parti risquait de perdre ses repères si l’on ne prenait pas garde à en interdire l’entrée aux opportunistes. Il avait raison. Bruno Mégret a tenté d’en prendre le contrôle. Marine Le Pen y est parvenue. C’est pour cela que j’ai démissionné du parti et des fonctions que j’occupais au DPS en .
Quelle campagne ferez-vous et avec quels moyens ?
Je suis soutenu par l’Union des patriotes. Les tracts et affiches, où je pose avec Jean-Marie Le Pen, me seront fournis. Je pense que j’organiserai quelques réunions, en différents lieux de la circonscription.
Quelles idées allez-vous mettre en avant ?
On fait de la politique pour les citoyens. Les “hauts politiques” sont déconnectés de la population et de ses problèmes. Si j’étais élu député, je ferais en sorte que les citoyens soient informés de mon action à l’Assemblée nationale. Tous les deux mois, j’éditerais un bulletin rappelant tout ce que je fais. Et dans ma circonscription, je serais toujours prêt à recevoir les personnes qui ont des idées ou des problèmes, afin de proposer des lois simples qui faciliteraient la vie de chacun.
Un exemple ?
J’ai été membre de la Fédération nationale d’enseignement et de développement du secourisme (FNEDS) et j’ai milité pour la création d’un secrétariat d’État à la Sécurité civile. Aujourd’hui, la Sécurité civile, qui regroupe des métiers très différents, est indirectement gérée par sept ministères. Si l’on regroupe ce qui a trait au secourisme en un seul lieu de décision, on réalise plusieurs millions d’euros d’économies. Je propose aussi de désengorger les urgences hospitalières. Nombre de personnes s’y rendent pour faire soigner des blessures qui ne relèvent pas de l’urgence. Si chaque service d’urgence était doté d’infirmiers bénévoles, issus de la Sécurité civile, ils traiteraient les “bobos” et soulageraient les médecins et soignants professionnels. Ma volonté est aussi que les cours de secourisme soient rendus obligatoires, comme dans d’autres pays d’Europe.
En parlant d’Europe... Vous pensez qu’il faut en sortir ?
Non, c’est une alliance logique entre les pays. Mais il ne faut pas continuer à étendre l’Union. À , elle est cohérente. À , il y a trop de différences entre les peuples et les histoires. Il faut trouver un modèle resserré qui fonctionnera mieux que celui que nous avons aujourd’hui. 1. Dont font partie les communes de Saint-Cyr, Le Beausset, La Cadière, Le Castellet, Signes et Riboux. 2. Le Département protection sécurité (DPS) est le service d’ordre du Front national. Il fait également office de service de renseignement interne.