Circonscription: Cédric Carasco (UPR), le candidat scientifique du Frexit
Docteur en physique, spécialiste des mesures nucléaires, Cédric Carasco n’a pas tout à fait le profil type du candidat aux législatives. Autrefois “Européen convaincu”, il a rejoint en 2015 l’Union populaire républicaine, le mouvement de François Asselineau qui prône la sortie de la France de l’Union européenne (UE). Ainsi, pour ce chercheur en physique nucléaire, candidat dans la 6e circonscription (1), l’europhile président de la République Emmanuel Macron incarne « l’antimatière » qu’il veut combattre.
Vous avez étudié à l’étranger, vous avez travaillé en Suisse, comment êtes-vous devenu “eurosceptique” et avez rejoint l’UPR ?
Autrefois européen convaincu, j’ai toujours été sensible à la question de savoir comment changer l’Europe pour la mettre au service des peuples. Alors que j’avais voté “pour” lors du référendum de , la signature du traité de Lisbonne en , en dépit de la volonté souveraine du peuple français, a agi comme un élément déclencheur. C’est là que j’ai commencé à m’intéresser au fonctionnement de l’UE. François Asselineau a attiré mon attention par son travail poussé et son approche rationnelle de la question. Le constat que l’Europe et les États la composant ne pouvaient se réformer, car victimes de son système autobloquant, m’a logiquement fait réaliser qu’en sortir était l’unique solution. J’ai pris la décision de rejoindre F. Asselineau en car l’UPR est le seul parti politique français à faire de la sortie de l’Union un préalable à toute action.
Le FN ou d’autres partis plaidaient aussi pour la sortie de l’UE. Pourquoi avoir choisi l’UPR ?
Le FN est une arnaque sur la question de l’Europe et maintient une ambiguïté dans un seul but électoraliste. À l’UPR, on pense qu’il sert juste à promouvoir l’alternance gauche droite, ou faire émerger des personnalités alternatives comme Emmanuel Macron, et maintenir le statu quo sur les questions européennes. L’UPR est classé “divers”, mais son programme penche plutôt à gauche. On rassemble des gens de droite comme de gauche.
Comment expliquez-vous le score inférieur à % réalisé par François Asselineau au tour de la présidentielle ?
C’est la faiblesse de notre exposition médiatique qui fait que les électeurs connaissent mal notre approche. S’ils avaient compris comment fonctionne effectivement l’Union européenne, beaucoup nous rejoindraient. Nous avons là un travail de pédagogie à mener pour expliquer l’origine des problèmes et les solutions pour les résoudre.
Une sortie de la France des traités n’aurait-elle pas des conséquences néfastes sur l’économie du pays ?
On nous avait promis l’apocalypse avec le Brexit, or, force est de constater que l’économie britannique ne s’est jamais aussi bien portée. Et les projections à moyen terme semblent bien confirmer que le pays avait tout à y gagner.
Quid des échanges culturels, ou en matière de recherche, d’enseignement…
On peut tout à fait promouvoir des partenariats dans le cadre d’accords bi ou multilatéraux sur ces sujets, sans être liés par un mode de fonctionnement global qui ne va pas dans l’intérêt des peuples.
Si vous étiez élu, quels sujets vous tiendraient à coeur pour défendre ce territoire varois ?
J’attache un grand intérêt à la question des gaz de schiste, et je ne souhaite pas qu’on rétablisse les possibilités d’exploitation par fracturation hydraulique. Or Emmanuel Macron s’est dit favorable à la poursuite des négociations sur le traité de libre-échange transatlantique (Tafta) qui pourrait avoir pour conséquences de faire sauter les barrières à cette exploitation. J’ai aussi à coeur de lutter contre le projet de suppression des communes, tel que porté par l’Europe, qui, à force de préconiser la baisse des dotations de l’État aux collectivités locales, les met face à une mort annoncée… La politique européenne en matière de territoires vise d’ailleurs à affaiblir les États nations et les faire, à terme, éclater pour les remplacer par les petites et faibles eurorégions dont elle assure la promotion. 1. Dont font partie les communes de SaintCyr, Le Beausset, La Cadière, Le Castellet, Signes et Riboux.