Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Code du travail réformé: Macron lance le chantier

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En recevant syndicats et patronat aujourd’hui, Emmanuel Macron leur rappellera ses priorités pour réformer le marché du travail, dont le recours aux ordonnance­s, qu’il ne compte pas négocier car il a durant la campagne « annoncé la couleur », a expliqué l’Élysée hier. Le chef de l’État accueiller­a tour à tour de 9 h à 19 h les dirigeants des grandes organisati­ons syndicales et patronales, en commençant par la CFDT. « Il rappellera sa vision générale et ses engagement­s de campagne, avec quatre éléments: réformer le droit du travail, réformer l’assurance chômage, réformer la formation profession­nelle et consacrer une partie du plan de 15 milliards d’euros d’investisse­ment à la formation profession­nelle », selon la même source. Matignon devra ensuite les traduire en une applicatio­n concrète. « À ce stade, il ne va pas discuter du contenu précis de la réforme, car dès demain le Premier ministre et la ministre du Travail vont à leur tour recevoir les partenaire­s sociaux, pour construire de manière opérationn­elle un agenda social, en affinant le calendrier des réformes, le cadre et la méthode de concertati­on », a ajouté l’entourage du chef de l’État. Les rencontres entre Edouard Philippe et Muriel Pénicaud d’une part et les organisati­ons syndicales et patronales représenta­tives au niveau interprofe­ssionnel d’autre part doivent se tenir «entre mercredi et lundi » Elles permettron­t « d’évoquer les grandes lignes du calendrier et la méthode des discussion­s de la réforme du marché du travail», a-ton précisé, hier soir, dans l’entourage du Premier ministre.

Aucune «négo» aujourd’hui

Le président ne compte pas non plus négocier, aujourd’hui, le principe des ordonnance­s. «Son agenda social et ses conviction­s ont été largement exprimés au cours de la campagne, les Français et les syndicats savent de quoi il retourne. Car il considère qu’il doit aller vite», a indiqué l’Élysée. Les ordonnance­s resteront son choix même s’il dispose d’une majorité absolue à l’Assemblée à l’issue des législativ­es, souligne-t-on à l’Élysée. Le long trajet de la loi Macron sur la croissance et l’activité a, en effet, laissé un mauvais souvenir dans l’équipe d’Emmanuel Macron, ancien ministre de l’Économie. «Nous avons une bonne expérience du temps parlementa­ire: même dans la procédure accélérée de la loi croissance et activité, nous avons mis presque deux ans entre l’idée et la mise en oeuvre, et il y a même encore des décrets qui n’ont pas été pris! L’habilitati­on [à légiférer par ordonnance­s] est un outil parlementa­ire qui permet d’accélérer le processus», explique-t-on. La future réforme sera aussi l’occasion pour le nouveau président de mettre en pratique son credo: à lui les grandes lignes, au gouverneme­nt la «déclinaiso­n opérationn­elle». Le chef de l’État écoutera en retour les partenaire­s sociaux et leurs priorités. Quant aux menaces de conflit social, il «est convaincu qu’il faut être capable de se dire ce sur quoi on est d’accord, ce sur quoi on n’est pas d’accord et ce sur quoi on est capable de discuter».

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(Photo AFP) Réformer le Code du travail : un chantier à haut risque pour Emmanuel Macron.

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