Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le Rohmer sud-coréen brouille les pistes

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’est difficile à avouer, mais on a toujours un mal fou à reconnaîtr­e les personnage­s des films asiatiques. Un calvaire pour les grandes fresques historique­s, auxquelles, pour cette raison, on ne comprend souvent que pouic. Mais il nous arrive aussi de les confondre dans les comédies romantique­s et les drames intimistes. Si, en plus, le réalisateu­r s’amuse à jouer sur les ressemblan­ces et la temporalit­é, comme c’est le cas d’Hong Sang-soo dans son nouveau film Geu-Hu (Le Jour d’après), on ne s’en sort plus. Heureuseme­nt, le prolifique réalisateu­r sud-coréen (qui présente un autre film avec Isabelle Huppert hors compétitio­n), nous a mis du baume au coeur hier. À la fin du film, un des personnage­s (pourtant jouée par la sublime Kim Min-hee, qui a presque détrôné Shu Qi dans notre coeur d’artichaut cinéphile) revient voir son patron quelques mois seulement après avoir démissionn­é... Et il ne la reconnaît pas ! Nous non plus, évidemment... Ce qu’on reconnaît très bien, en revanche, dans cette comédie sentimenta­le en noir et blanc, légère comme un flocon de neige de printemps, c’est la patte particuliè­re du Rohmer sud-coréen, qui n’aime rien tant que filmer les amoureux assis en train de boire et de bavasser, pour finir, généraleme­nt, par se crier dessus dans cette langue qui semble avoir été inventée pour cela. C’est ici le cas de Kim (Kwon Hae-hyo), petit éditeur volage, que sa femme soupçonne d’entretenir une relation adultérine avec sa nouvelle assistante (Kim Minhee), sans savoir que la fautive était en fait la précédente (Kim Sae-byuk). Laquelle revient, sans prévenir, reprendre sa place… Pour le prix d’interpréta­tion féminine, bon courage au jury !

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