Var-Matin (La Seyne / Sanary)

GRAND PRIX DE MONACO (- MAI) « Ferrari mérite de réussir »

Éblouissan­t leader du championna­t FIA F2, Charles Leclerc va négocier son premier virage à domicile. Forcément, le jeune protégé de Ferrari mise sur le rouge à la roulette monégasque

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON

Dimanche, à  heures pile, lorsque les chevaux de feu s’élanceront à l’assaut du Grand Prix de Monaco, il sera quelque part dans le box de la Scuderia Ferrari, sa seconde maison. Pas en pole position mais pas loin... Charles Leclerc aura-t-il auparavant offert une petite soeur aux deux victoires conquises ces dernières semaines à Bahreïn et Barcelone ? L’avenir le dira. En attendant, à dix-neuf ans, l’épatant leader monégasque du championna­t FIA Formule , bien parti pour coiffer une nouvelle couronne après celle des GP Series , se réjouit de tutoyer enfin la limite dans son jardin d’enfant.

Charles, ça fait combien de temps que vous attendez ce jeudi synonyme de première chasse au chrono sur le circuit de Monaco ?

Trop longtemps ! Ce moment, je l’attends depuis tout petit. À vrai dire, depuis la première fois où j’ai assisté au Grand Prix. Je devais avoir trois ans. C’était sur la terrasse de l’appartemen­t d’un ami de mon père surplomban­t la montée de Beaurivage. Avec un copain, on jouait aux voitures miniatures tout en regardant la course. Moi, j’avais déjà très envie de piloter l’une de celles qui déboulaien­t en bas...

Votre victoire à la Monaco Kart Cup en  n’a fait

qu’attiser l’envie, non ?

Gagner une première fois à domicile, devant la famille et les potes, ce fut un frisson spécial, bien sûr. Mais bon, le circuit n’avait rien à voir avec celui du Grand Prix. Je me rappelle qu’il passait notamment sur la pitlane. À l’époque, il restait encore pas mal de chemin à parcourir pour avoir la chance de rouler sur le grand tracé.

Avez-vous réussi à préparer cette échéance comme les autres ?

J’ai essayé, oui. (Sourire) Rester calme, tel fut le mot d’ordre ces derniers jours. Charles Leclerc : « Honnêtemen­t, avec l’équipe Prema Racing, on n’envisageai­t pas de figurer au top d’emblée. »

On me parle souvent du week-end à venir, pour ne pas dire tout le temps. Il y a un petit surcroît de pression. Je le ressens. Mais la pression, c’est un paramètre que j’ai toujours assez bien géré jusqu’à présent. Donc ça va...

Y a-t-il un virage que vous avez particuliè­rement hâte d’affronter ?

(Du tac au tac) Ah oui ! Je suis impatient de me mesurer au gauche du Bureau de tabac. De là jusqu’à la Rascasse, ça me plaît. C’est super rapide et on rase les rails.

Avant la première course , si on vous avait dit que vous arriveriez à Monaco en position de leader avec  points d’avance...

(Il coupe) Sûr que j’aurais signé tout de suite ! Notre

objectif, au départ, avec le team Prema Racing, c’était plutôt d’essayer de limiter les pertes lors des deux ou trois premières étapes. Apprendre et progresser le plus vite possible pour tenter de jouer le titre en fin de saison. Honnêtemen­t, nous n’envisagion­s pas de figurer au top d’emblée.

Quelle est la clé de la réussite selon vous ?

J’en vois deux. D’abord, nous avons accompli de très bons essais hivernaux, même si cela ne s’est pas traduit par des temps canons. Ensuite, à titre perso, par rapport au GP, j’ai pas mal travaillé dans le but de devenir plus

performant lors des courses  (grille de départ inversée, ndlr). Les résultats obtenus à Bahreïn et Barcelone démontrent qu’on est sur la bonne voie.

Combien de dépassemen­ts avez-vous réussi jusqu’à présent ?

Je ne les ai pas comptés. (Rires) Rien que lors de la C de Bahreïn, il y en a treize. Au total, ça doit faire entre vingt et trente en quatre courses. Ainsi l’ont voulu les circonstan­ces et nos stratégies. Mais nul doute que la moyenne va chuter à Monaco. Ici, il faudra surtout engranger un maximum d’informatio­ns pendant les essais libres et boucler le meilleur tour possible en qualif’. Partir devant sera essentiel. Stefano Coletti et Stéphane Richelmi ont gagné à Monaco en GP. Vous vous sentez un peu obligé de les imiter ? Je pense qu’ils n’ont pas remporté cette course en tant que débutant en GP. A Monaco, vous savez, l’expérience compte beaucoup. Des gars comme Norman (Nato) ou Oliver (Rowland) seront très forts. En ce qui me concerne, j’espère réaliser un weekend solide. Marquer des gros points. Et puis si ça gagne au bout, tant mieux !

Côté F, quel regard portez-vous sur le retour de Ferrari aux avant-postes ?

Je pense que ça fait plaisir à beaucoup de monde. L’équipe a produit un énorme travail pour en arriver là. À Maranello comme sur les circuits, personne n’a jamais baissé les bras. Au contraire... Aujourd’hui, la Formule  a besoin d’une Scuderia performant­e. Et Ferrari mérite de réussir.

Vous n’avez plus piloté une F depuis les essais libres  du Grand Prix du Brésil  avec Haas. Ça vous manque ?

Oui, a fortiori quand je vois ces voitures  très impression­nantes. Mais franchemen­t, c’est mieux de ne pas alterner roulages F et courses lors d’un même week-end comme on l’a fait en . Là, je suis concentré à fond sur la F. Je garde les pieds sur terre. En espérant obtenir des résultats qui me permettron­t d’aller plus haut bientôt.

Partir devant sera essentiel ”

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