SOFIA COPPOLA
« La même histoire, vue par les femmes »
Le 35 mm, la qualité de la photo et la B. O. de Phoenix donnent au huis clos de Sofia Coppola un grain délicat. Qui contraste avec la violence des désirs que l’on y voit s’affronter.
A vant sa présentation en compétition, personne n’avait vu le montage définitif de
The Beguiled (Les Proies) sur un grand écran. Pas plus Sofia Coppola que son casting d’exception dont la montée des marches a embrasé hier la huitième soirée de cette 70e édition. Canonisée par le public alors que son oeuvre divise parfois la critique, la réalisatrice appréhendait en toute logique ce moment. L’écho des applaudissements lors de la projection de presse l’a donc rassurée. « On m’a rapporté que les gens avaient ri, c’est bon signe. » Pour Sofia Coppola, Les Proies n’est pas un remake mais plutôt «une nouvelle interprétation» du roman de Thomas P. Cullinan. L’adaptation de Don Siegel faisait la part belle à Clint Eastwood. Colin Farrell ne démérite pas une seconde dans l’uniforme d’un Yankee blessé sur le front de la guerre de Sécession. Objet de désir dans la pension pour jeunes filles qui le recueille, et rapidement catalyseur de tensions. «Ce que montrait la version de 1971, c’était le monde des femmes, vu par le soldat. J’ai pris le parti inverse en privilégiant leur vision », explique
la réalisatrice. Parmi elles, Nicole Kidman. Audelà du corset et de la crinoline qui lui vont à merveille, « son sens de l’humour et sa capacité d’incarner tous les rôles» lui valent l’admiration de Sofia. « Je la considère comme l’une des plus grandes actrices de sa génération.»
Cette autre lecture du roman offrira-t-elle une nouvelle Palme d’or au clan Coppola ? « C’est vraiment le genre de pensée qui ne me vient même
pas à l’esprit.» Sofia est déjà très heureuse d’entourer ses actrices, qui pour certaines ont grandi à ses côtés. C’est le cas de Kirsten Dunst, qui faisait déjà partie du voyage quand Virgin Suicides faisait l’ouverture de La Quinzaine des réalisateurs en 1999. Celui aussi d’Elle Fanning qui avait onze ans lors de leur première collaboration sur Somewhere. « Je m’étais promis de la suivre. Cette petite me paraissait si douée que je sentais qu’elle irait loin. Aujourd’hui, c’est une jeune femme qui a évolué, mûri, et qui enchaîne les rôles avec un
grand? « talent.»Le fait d’être Maternerait-ellemère me rend ses peut-être comédiennes plus attentive. que» Puisque Phoenix, l’on dont est le en leader famille, Thomas soulignons Mars est le mari de Sofia, signe la bande origine de son film. «J’ai dû insister car le groupe était en pleine préparation d’un album quand j’ai commencé à travailler sur Les Proies. Heureusement, cela s’est fait et j’aime beaucoup le résultat. »
On peut ajouter à l’intention des fans que Sofia Coppola pourrait bien assister au concert de Phoenix, le 5 août prochain à Bandol.
« Mes beaux-parents ont un domaine viticole dans le Var. Nous venons chaque été avec les enfants. » Ce sera l’occasion de se détendre après un printemps trop chargé.
Pas de projet à l’horizon : «Ces dernières semaines, j’ai travaillé si dur pour que le film soit prêt à temps que je n’ai rien prévu d’autre que de me consacrer à mes proches ».
« ON M’A RAPPORTÉ QUE LES GENS AVAIENT RI, C’EST BON SIGNE. »