Marie-Renée Balty (LO) veut « faire entendre les exigences des travailleurs »
Déjà engagée aux législatives en 2012 dans la 7e circonscription (1), souvent présente sur les listes de Lutte ouvrière dans le Var, comme aux régionales de 2015, Marie-Renée Balty reprend, cette année encore, le flambeau du parti incarné par Nathalie Arthaud lors de la présidentielle. Éducatrice spécialisée auprès d’enfants et ados polyhandicapés, la candidate “locale” habite à Toulon, tandis que sa suppléante réside dans l’Hérault. Elle nous présente ses ambitions.
Depuis quand militez-vous au sein de Lutte ouvrière ? Depuis l’époque où j’étais étudiante. J’habitais alors en Lorraine, ma mère était institutrice et mon père invalide sans pension. J’étais entourée de gens du monde du travail et depuis lors, je suis sensible aux injustices.
Pourquoi présentez-vous votre candidature aux législatives ?
Les candidats de LO ne se présentent pas pour être élus, surtout dans un scrutin sans proportionnelle. On y va pour faire connaître nos idées, et permettre à ceux qui ont fait confiance à Nathalie Arthaud, de pouvoir voter selon leurs convictions. D’autant que, durant la campagne pour la présidentielle, beaucoup nous disaient, sur les marchés, être d’accord avec nos idées mais vouloir voter utile.
Quelles “idées” souhaitez-vous mettre en avant dans cette campagne ?
Nous voulons faire entendre les exigences du monde du travail. D’abord, l’interdiction des licenciements et le partage des emplois sans diminuer les salaires. Chacun doit pouvoir travailler selon ses moyens, qu’il soit jeune, vieux, handicapé, diplômé ou pas… Nous remettons en cause le système capitaliste car le fruit du travail de chacun représente plus que les salaires versés. Le profit réalisé par les entreprises représente donc ce qui est volé aux salariés. On défend aussi un salaire minimum à € (comme pour les pensions et les retraites) ainsi qu’une hausse de € pour tous les salariés. On demande également le contrôle des bénéfices des entreprises et la suppression du secret des affaires. Et nous disons que l’argent public doit aller aux services publics vraiment utiles à la population : l’éducation, la santé et les transports. Dans la circonscription, nous sommes opposés à la fermeture de classes ; ce n’est à l’administration d’en décider, mais à la population.
Quelle est votre position sur l’Europe ?
Ceux qui dénoncent l’Europe dédouanent le patronat ; ce n’est pas l’Europe qui est responsable des licenciements en France. Et puis pourquoi sortir de l’Euro, cela ne changera rien car, quand on est mal payé, en francs ou en euros, cela revient au même ! De toute façon, nous sommes internationalistes car les travailleurs sont de toutes couleurs et de toutes nationalités. Nous sommes donc pour l’ouverture des frontières.
Même dans le contexte de menace terroriste forte ?
La lutte contre le terrorisme est un prétexte pour refuser les migrants. C’est un amalgame que nous ne faisons pas, contrairement au Front national.
Un mot sur votre suppléante.
Danielle Marre réside à Sète (Hérault). Je la connais peu ; nous devons en effet trouver nos suppléants dans d’autres départements car nous ne sommes pas si nombreux…
Finalement, quel score espérezvous faire dans cette élection ?
Ce sera bien si on retrouve les électeurs qui ont voté pour Nathalie Arthaud au premier tour de la présidentielle () et, qu’en plus, on arrive à convaincre ceux qui adhéraient à ses idées mais se réservaient pour le vote utile. Et c’est possible car on voit régulièrement un courant de sympathie envers nos idées lors de nos présences sur les marchés.
1. Elle regroupe les communes de La Seyne, SaintMandrier, Six-Fours, Sanary et Bandol. 2. Au 1er tour de la présidentielle, Nathalie Arthaud a rassemblé 289 voix sur la 7e circonscription, soit 0,37 % des suffrages exprimés