COMPÉTITION NOS PRONOSTICS POUR LE PALMARÈS
Le jury Almodóvar mettra-t-il un terme à la malédiction qui veut qu’à la fin, c’est forcément Michael Haneke qui gagne ? Son Happy End ne fait pas partie des favoris de la critique... Ce qui en fait un vainqueur tout désigné ! En attendant le vrai palmarè
PALME D’OR : FAUTE D’AMOUR
C’est le film qui a ouvert la compétition et c’est celui qui nous a servi d’étalon pour tous les autres. Aucun n’a réussi à nous faire oublier ce drame puissant signé Andrey Zvyagintsev (Léviathan) sur la disparition d’un enfant. Ni à passer la barre du 8/10 que nous lui avions attribué, signe d’une compétition de niveau plutôt moyen cette année. La critique internationale le place également très largement en tête, devant You were never here ainsi que celle de la presse régionale, alors que la critique nationale lui a préféré (de loin aussi) 120 battements par minute de Robin Campillo. Les autres films favoris de l’édition sont, dans l’ordre : The Square, Wonderstr uck, Mise à mort du cerf sacré et Okja. Les plus mal classés : Rodin, Le Redoutable, In the Fade, Jupiter’s Moon, Vers la lumière...
GRAND PRIX : UNE FEMME DOUCE
Trop radical pour la Palme d’or, le nouveau film de Sergei Loznitsa (My Joy) mériterait le Grand Prix (dit «Palme bis»). Cette plongée en apnée dans les profondeurs de l’âme Russe (encore!) est, comme on dit, la «proposition de cinéma » la plus originale de l’édition. Quelque part entre Dostoïevski, Bresson et Fellini...
PRIX DU JURY : THE SQUARE
Honnêtement, c’est le film qu’on préférera revoir. Une comédie suédoise grinçante (mais vraiment drôle) sur le milieu de l’art contemporain, qui emprunte à Aki Kaurismäki, Maren Ade (Toni Erdmann) et Blake Edwards. Notre coup de coeur de l’édition.
PRIX DU SCÉNARIO : LE REDOUTABLE
Remarquablement écrit et drôle, le scénario de Michel Hazanavicius, tiré de l’autobiographie d’Anne Wiazemsky, égratigne Jean-Luc Godard autant qu’il lui rend hommage. Et les dialogues sont, de loin, les plus brillants d’une édition remarquablement pauvre en punchlines.
PRIX MASCULIN : 120 BATTEMENTS PAR MINUTE
Même si c’est la performance dramatique de Nahuel Pérez Biscayart (Sean, dans le film) qui reste en mémoire, on accorderait volontiers un prix collectif aux jeunes acteurs du film, tous très bons et remarquablement dirigés. Autres sérieux candidats au titre : Joaquin Phoenix (You Were Never Really Here), Claes Bang (The Square), Vincent Lindon (Rodin), Jean-Louis Trintignant (Happy End), Robert Pattinson (Good Time) et Merab Ninidze (Jupiter’s Moon)
PRIX FÉMININ : MARINE VACTH
Révélée dans Jeune et Jolie, la jeune actrice sauve, à elle seule, le nouveau film de son pygmalion François Ozon. On lui prédit une carrière à la Isabelle Huppert. Ses concurrentes: Mariana Spivak (Faute d’amour), Seo-Hyun Ahn (Okja), Nicole Kidman (Mise à mort du cerf sacré et Les Proies), Fantine Harduin (Happy End) et Kim Minhee (Le jour d’après).
CAMERA D’OR : JEUNE FEMME
Une double découverte. Celle d’une réalisatrice française dont c’est le premier film : Léonor Serraille. Et celle d’une actrice qui dépote : Laetitia Dosch (aperçue aux côtés de Vincent Macaigne dans La Bataille de Solférino). Un portrait de Parisienne très enlevé, qui a été notre coup de coeur de la sélection Un Certain Regard.