Var-Matin (La Seyne / Sanary)

COMPÉTITIO­N NOS PRONOSTICS POUR LE PALMARÈS

Le jury Almodóvar mettra-t-il un terme à la malédictio­n qui veut qu’à la fin, c’est forcément Michael Haneke qui gagne ? Son Happy End ne fait pas partie des favoris de la critique... Ce qui en fait un vainqueur tout désigné ! En attendant le vrai palmarè

- par PHILIPPE DUPUY pdupuy@nicematin.fr @djphilip

PALME D’OR : FAUTE D’AMOUR

C’est le film qui a ouvert la compétitio­n et c’est celui qui nous a servi d’étalon pour tous les autres. Aucun n’a réussi à nous faire oublier ce drame puissant signé Andrey Zvyagintse­v (Léviathan) sur la disparitio­n d’un enfant. Ni à passer la barre du 8/10 que nous lui avions attribué, signe d’une compétitio­n de niveau plutôt moyen cette année. La critique internatio­nale le place également très largement en tête, devant You were never here ainsi que celle de la presse régionale, alors que la critique nationale lui a préféré (de loin aussi) 120 battements par minute de Robin Campillo. Les autres films favoris de l’édition sont, dans l’ordre : The Square, Wonderstr uck, Mise à mort du cerf sacré et Okja. Les plus mal classés : Rodin, Le Redoutable, In the Fade, Jupiter’s Moon, Vers la lumière...

GRAND PRIX : UNE FEMME DOUCE

Trop radical pour la Palme d’or, le nouveau film de Sergei Loznitsa (My Joy) mériterait le Grand Prix (dit «Palme bis»). Cette plongée en apnée dans les profondeur­s de l’âme Russe (encore!) est, comme on dit, la «propositio­n de cinéma » la plus originale de l’édition. Quelque part entre Dostoïevsk­i, Bresson et Fellini...

PRIX DU JURY : THE SQUARE

Honnêtemen­t, c’est le film qu’on préférera revoir. Une comédie suédoise grinçante (mais vraiment drôle) sur le milieu de l’art contempora­in, qui emprunte à Aki Kaurismäki, Maren Ade (Toni Erdmann) et Blake Edwards. Notre coup de coeur de l’édition.

PRIX DU SCÉNARIO : LE REDOUTABLE

Remarquabl­ement écrit et drôle, le scénario de Michel Hazanavici­us, tiré de l’autobiogra­phie d’Anne Wiazemsky, égratigne Jean-Luc Godard autant qu’il lui rend hommage. Et les dialogues sont, de loin, les plus brillants d’une édition remarquabl­ement pauvre en punchlines.

PRIX MASCULIN : 120 BATTEMENTS PAR MINUTE

Même si c’est la performanc­e dramatique de Nahuel Pérez Biscayart (Sean, dans le film) qui reste en mémoire, on accorderai­t volontiers un prix collectif aux jeunes acteurs du film, tous très bons et remarquabl­ement dirigés. Autres sérieux candidats au titre : Joaquin Phoenix (You Were Never Really Here), Claes Bang (The Square), Vincent Lindon (Rodin), Jean-Louis Trintignan­t (Happy End), Robert Pattinson (Good Time) et Merab Ninidze (Jupiter’s Moon)

PRIX FÉMININ : MARINE VACTH

Révélée dans Jeune et Jolie, la jeune actrice sauve, à elle seule, le nouveau film de son pygmalion François Ozon. On lui prédit une carrière à la Isabelle Huppert. Ses concurrent­es: Mariana Spivak (Faute d’amour), Seo-Hyun Ahn (Okja), Nicole Kidman (Mise à mort du cerf sacré et Les Proies), Fantine Harduin (Happy End) et Kim Minhee (Le jour d’après).

CAMERA D’OR : JEUNE FEMME

Une double découverte. Celle d’une réalisatri­ce française dont c’est le premier film : Léonor Serraille. Et celle d’une actrice qui dépote : Laetitia Dosch (aperçue aux côtés de Vincent Macaigne dans La Bataille de Solférino). Un portrait de Parisienne très enlevé, qui a été notre coup de coeur de la sélection Un Certain Regard.

 ??  ?? Après Ken Loach triomphant l’année dernière avec I, Daniel
Blake, quel réalisateu­r brandira la Palme d’or ce soir ?
Après Ken Loach triomphant l’année dernière avec I, Daniel Blake, quel réalisateu­r brandira la Palme d’or ce soir ?

Newspapers in French

Newspapers from France