Var-Matin (La Seyne / Sanary)

DANIELLE MACDONALD

Patti Cake$, la revanche des gens ordinaires

- par FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Ce n’est pas seulement un « feel good movie », comme on dit. C’est aussi le film de La Quinzaine qui vous fera aimer le rap. Scénario sans facilité, distributi­on de qualité.

D umbo. Elle déteste ce surnom. À son problème de surpoids s’ajoutent les dépenses de santé d’une grand-mère hospitalis­ée et l’alcoolisme de sa maman paumée dont la carrière de chanteuse s’est arrêtée au karaoké. Bref, on ne peut pas dire que le quotidien de Patricia Dombrowski dans un New Jersey désoeuvré fasse rêver. Le slam est la seule bouée de sauvetage à laquelle s’accrocher. La blonde gironde se voit déjà en Killa P, star du rap inondée de reconnaiss­ance et d’argent. Dans son premier grand rôle, la jeune Danielle Macdonald a déjà conquis le coeur de La Quinzaine des réalisateu­rs.

Qui est Danielle Macdonald ?

J’ai vingt-six ans et j’ai grandi en Australie. Comme Nicole Kidman (rires)... que j’adorerais rencontrer ! Je suis partie pour les ÉtatsUnis à dix-huit ans, dans l’espoir de devenir une actrice. Ma carrière a vraiment commencé en 2013 avec The East, où j’avais un rôle secondaire. Mais le film a été présenté à Sundance et un producteur m’a recommandé à Geremy Jasper. Début de l’aventure Patti Cake$…

L’accueil est enthousias­te. Comblée?

C’est génial. Que les gens répondent de façon aussi positive, ça nous conforte dans la sensation que nous avons eue, pendant le tournage, de vivre une expérience incroyable. Ce que le public aime, je crois, c’est aussi cette façon qu’a Geremy de mettre en scène des gens ordinaires. Des gens qui nous ressemblen­t.

Votre sentiment en vous voyant à l’écran ?

Une «plusses woman», ce n’est pas commun dans une industrie cinématogr­aphique qui continue de privilégie­r les stéréotype­s. Mais les choses ont un peu changé au cours des dernières années. Les affinités, le genre, les orientatio­ns sexuelles, la silhouette... C’est très chouette de constater que chacun d’entre nous peut se reconnaîtr­e dans ce que Hollywood montre de notre société. Il y a encore beaucoup à faire, mais c’est un bon début.

Vous n’aviez jamais rappé ? Et déjà un CD ?

J’ai tout appris avec Geremy. Il m’a fallu de longues heures de travail. Je devais paraître naturelle dans un environnem­ent qui n’était pas du tout le mien. Je ne détestais pas le rap, mais à part les quelques artistes les plus populaires, je ne connaissai­s pas grand-chose à cette culture. Finalement, j’ai trouvé ça cool. Oui, la B. O. sortira cet été. On est en train d’enregistre­r avec les autres membres du groupe quelques titres supplément­aires, ce sera donc un album à part entière. Après, est-ce que c’est le début d’un vrai parcours musical? Je ne sais pas. Je n’ai quand même rien d’une chanteuse, contrairem­ent à Bridget Everett qui joue le rôle de ma mère et qui, elle, a une voix d’enfer.

 ??  ?? Première fois dans un rôle principal pour Danielle Macdonald. Et cette grande présence que l’on n’oubliera pas de sitôt. (Photo F. L.)
Première fois dans un rôle principal pour Danielle Macdonald. Et cette grande présence que l’on n’oubliera pas de sitôt. (Photo F. L.)

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