Muselier élu... comme prévu
Il succède à Christian Estrosi, qui reprend les commandes de sa ville, Nice, mais qui siégera en tant que président-délégué. Ensemble ils poursuivront le programme pour lequel ils ont été élus en 2015
Renaud Muselier, 58 ans, médecin, a été élu hier président du conseil régional. Il remplace désormais Christian Estrosi qui a choisi de redevenir maire de Nice. Pas une seule des 81 voix de la majorité régionale Les Républicains (LR) - UDI ne lui a manqué. Le FN avait choisi de ne pas participer au vote. « Je vous fais le serment de servir notre région Provence-AlpesCôte d’Azur avec toute l’énergie, la passion et la détermination dont je suis capable», a-t-il déclaré. Sa détermination, il l’a prouvée en invitant des «personnalités politiques éminentes » – et de familles politiques différentes – qui seront autant de leviers potentiels pour faire aboutir ses projets. C’est ainsi que Christophe Castaner (En Marche !), porte-parole du gouvernement, a pu rejoindre l’hémicycle, s’est assis à côté de Renaud Muselier et a écouté son discours. « Les Français ont élu un président de la République ouvertement européen. Nous devons nous rassembler pour qu’il réussisse à réformer la France et à relancer l’Europe. Nous avons besoin d’une France forte dans une Europe forte. » Nul doute que ces paroles ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd et que le donnant-donnant se met en place. Renaud Muselier a également invité à la tribune de l’hémicycle marseillais Marc Giraud (LR), président du conseil départemental du Var, Jean-Claude Gaudin (LR), sénateurmaire de Marseille, ou encore Samia Ghali (PS), maire des 15e et 16e arrondissements de Marseille et sénatrice. Son programme sera celui pour lequel la liste de Christian Estrosi a été portée à la Région en 2015. 80 % des 250 engagements ont été réalisés depuis, a-t-il souligné avant d’évoquer les grandes lignes de sa politique.
S Europe. Renaud Muselier qui se dit «résolument européen car pacifiste», souhaite une Europe de proximité et entend décrocher plus d’aides pour de petits projets, comme les 3000 euros qui ont financé un atelier de glaces artisanales à Chorges dans les Hautes-Alpes.
S Écologie. Elle passe par les pôles de compétitivité pour la recherche et l’innovation, qui auront un soutien amplifié de la Région. Le but: «Faire de Paca, la référence européenne de la préservation de la biodiversité et de l’énergie durable.» Le projet Iter sur le site de Cadarache sera soutenu.
S Économie. Les TPE-PME auront le soutien de la Région. Elles représentent «95 % de notre tissu économique et 75 % des créations d’emplois. Nous aiderons les dirigeants et salariés à se former aux nouvelles technologies numériques pour renforcer leur compétitivité.»
S Aménagement du territoire. «Je suis très attaché au maintien des services publics, ils sont vecteurs de lien social. » C’est dans cette optique que Renaud Muselier entend lutter contre les déserts médicaux. « On ne peut pas accepter qu’un seul des 5 millions de Provençaux, d’Alpins et d’Azuréen soit contraint de renoncer à se soigner faute d’offre médicale dans sa commune.»
S Relations internationales. C’est un thème qui était cher au socialiste Michel Vauzelle, qui a pris sa retraite de président de la Région lors des élections de 2015. « Je veux que notre institution se tourne vers ce que le général de Gaulle appelait “l’Orient compliqué” en développant nos relations internationales auprès des pays du golfe et de la Méditerranée. Nous parlerons avec tout le monde et nous redeviendrons le trait
disent que vous êtes en train de créer?
Je n’ai pas cette ambition. Je n’en ai pour l’heure aucune intention mais ne doutant pas qu’au lendemain des législatives, il y aura une recomposition politique, j’entends y prendre ma part en tant que gaulliste et homme de droite, social.
Vous restez Les Républicains?
Je ne sais pas si Les Républicains existeront encore ou pas. Nous sommes en pleines élections législatives. Je fais partie de ceux qui considèrent que nous devons accompagner la réussite d’une majorité derrière le président de la République, M. Macron, et y prendre toute notre part, ce qui n’est pas partagé par tous. Nous n’avons plus le droit de rester enfermés dans des clivages partisans. Je veux être positif. d’union entre les six rives de la Mare Nostrum», a indiqué Renaud Muselier. Un peu plus tard, il a précisé que son action serait différente car Michel Vauzelle faisait des colloques et que lui allait faire de l’économie.
S Contrat de plan État-Région. Avec ce chapitre, l’invitation de Christophe Castaner prend tout son sens. L’écoute et le soutien du gouvernement sont indispensables. «Je ne doute pas que le président de la République et le Premier ministre sauront nous écouter et nous considérer comme de véritables partenaires et non pas de simples sous-traitants comme ce fût le cas ces cinq dernières années.» La Ligne Nouvelle peut faire partie de ces dossiers qui ont besoin de l’État. Renaud Muselier a conclu son discours en s’adressant «aux insoumis, aux patriotes, aux marcheurs, aux révoltés, aux résignés, aux oubliés, à ceux qui ont renoncé» auxquels il veut apporter des «solutions adaptées». Seul moyen pour que les électeurs de Paca, lors d’un prochain scrutin, rejettent le FN. Un FN qui a évoqué hier le départ de Marion MaréchalLe Pen qui démissionnera de son siège de conseillère régionale après les législatives.