Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Retour sur Terre réussi pour Thomas Pesquet

Le spationaut­e français a atterri, comme prévu, hier au Kazakhstan, avec son collègue russe. Ils seront suivis pour étudier leur réadaptati­on après six mois passés dans l’espace.

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Le spationaut­e français Thomas Pesquet, 39 ans, et le cosmonaute russe Oleg Novitski, 45 ans, ont atterri, hier, à bord d’un vaisseau Soyouz dans les steppes du Kazakhstan, mettant un terme à une mission de près de 200 jours à bord de l’ISS. La capsule transporta­nt les deux astronaute­s a atterri à 16 h 10 (heure de Paris), l’heure prévue, non loin de la ville de Jeskazgan, dans le centre du Kazakhstan. Des images diffusées par les agences spatiales ont montré les deux hommes en train d’être extraits du module par les équipes de secours avant d’être évacués du site tandis que le soleil se couchait sur la steppe kazakhe. Quelques heures après son atterrissa­ge, si son état de santé le permet, Thomas Pesquet devait s’envoler pour le Centre européen des astronaute­s à Cologne (Allemagne), tandis qu’Oleg Novitski devait rejoindre Moscou. Après plus de six mois dans l’espace, il peut être difficile pour les astronaute­s de s’habituer de nouveau à la gravité de la Terre. Mais pour Bernard Comet, président de la commission médicale de l’Agence spatiale européenne (ESA), « aujourd’hui on maîtrise mieux le retour d’un astronaute ». Avant, « ils revenaient plus affectés ». Jean-François Clervoy, astronaute, se souvient ainsi d’un retour d’une de ses missions: « J’avais l’impression d’être en plomb », résume-t-il.

 h  de descente !

Thomas Pesquet et Oleg Novitski ont réalisé en 3 h 20 la descente sur Terre, alors qu’il leur avait fallu plus de deux jours pour rejoindre la Station spatiale internatio­nale (ISS). Benjamin des astronaute­s européens, dixième Français à aller dans l’espace, Thomas Pesquet effectuait son premier vol dans l’espace. Ingénieur aéronautiq­ue et pilote de ligne, il a mené au total soixante expérience­s scientifiq­ues et réalisé deux sorties pour des opérations de maintenanc­e de l’ISS. Son collègue et commandant de bord du Soyouz, Oleg Novitski, est pour sa part un ancien pilote de l’armée de l’air russe, père de deux petites filles. Il avait déjà passé cinq mois sur l’ISS en 2012 et 2013. Il a cette fois effectué une cinquantai­ne d’expérience­s scientifiq­ues pour l’agence spatiale russe Roskosmos. Thomas Pesquet « a permis au grand public de devenir acteur de la mission, a travaillé de façon remarquabl­e », en communiqua­nt sur les réseaux sociaux, assure de son côté Jean-Yves Le Gall, président du Cnes.

  followers

Avant même son envol depuis Baïkonour (Kazakhstan), le 17 novembre, Thomas Pesquet a pleinement utilisé ce nouveau média. Son fil Twitter regorge de superbes clichés de la Terre [ci-dessous] pris depuis la Cupola, ce balcon vitré offrant une vue imprenable sur notre planète – il a 4 500 tweets au compteur et plus de 550 000 « followers ». L’astronaute a beaucoup communiqué avec les médias, mais aussi avec les scolaires, notamment grâce au concours de programmat­ion Astro Pi suivi par de nombreux établissem­ents. La mise en scène de sa vie à bord a culminé avec un clip mis en ligne par l’ESA quelques jours avant son retour, intitulé New Eyes. « Chaque matin quand je me réveille, je me demande ce que je vais faire, mais aussi qui je suis, et qui je vais devenir. Je suis un homme, avec d’autres hommes et femmes, dans un voyage de découverte. Et comme tout voyage, il vous conduit à vous découvrir vous-même, plus que d’autres endroits […]. D’ici, il est vraiment difficile de comprendre les frontières, les murs, la haine », dit Thomas Pesquet en voix off tandis que la planète défile sous son objectif. Un délicieux message à méditer…

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(Photo EPA) À peine sorti de la capsule Soyouz, Thomas Pesquet a eu droit à la traditionn­elle chaise à porteurs en raison d’une atrophie musculaire liée à son séjour dans l’espace..

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