De vue et propositions Une consultation gériatrique de pré-hospitalisation
« Il faut faire un décryptage »
Bernard Brincat, P-dG. du Groupe Saint George
Le Groupe Saint George connaît la problématique des patients âgés à travers leur prise en charge ponctuelle, lors du traitement d’une pathologie aiguë. Pour autant, nous sommes très soucieux de ne pas induire de déséquilibre dans leur parcours. Ainsi, dans l’objectif d’une réhabilitation rapide et d’un retour au domicile ou en Ehpad, nous avons mis en place une consultation gériatrique de pré-hospitalisation. Le médecin va ainsi analyser les faiblesses « Garantir l’accès aux soins »
connues ou inconnues jusqu’alors, pour définir précisément le champ de la prise en charge. Le circuit complet est assuré grâce à la possibilité d’orientation vers un service de soins de suite et de réadaptation. L’ensemble du parcours est contrôlé par le
gériatre. Après l’hospitalisation, nous insistons sur la transmission de l’ensemble des préconisations aux médecins de ville pour assurer une continuité de la prise en charge. Dr Alain Roux, gériatre Saint George Le patient dit gériatrique, défini par la dépendance et la polypathologie, est souvent un patient énigmatique : il est hors normes par ses façons de réagir. C’est souvent un trouble du comportement, une confusion, une chute, une altération de l’état général qui vont le conduire à l’hôpital. Mais tous ces symptômes ne sont pas toujours en lien direct avec la pathologie causale. C’est là qu’il faut savoir faire un décryptage. Une autre particularité est sa capacité à se déstabiliser, à se désadapter, à désapprendre très rapidement, lors de son séjour hospitalier. Au bout de quelques jours il peut se retrouver en perte d’autonomie complète. Il existe enfin un risque de complications multiples et variées, la première maladie pouvant en induire une deuxième, une troisième... Ce qui peut aboutir rapidement à un tableau clinique très complexe nécessitant un plateau technique important. Lorsque j’ai fait mes études, traiter un sujet de plus de ans était considéré comme non éthique. Les choses ont évolué, lorsque l’on a appris que les fragilités étaient finalement inégalement réparties dans la population des sujets âgés. En ans, % des patients âgés sont ainsi devenus susceptibles d’être traités. Aujourd’hui, le sujet âgé est vu comme un patient complexe, présentant des fragilités qu’il faut être capable d’identifier, et auquel il faut proposer des traitements ad hoc.