Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Constammen­t fatigué ? C’est peut-être une surcharge en fer

L’hémochroma­tose est une maladie où le corps souffre d’un excès de fer. Si elle est parfois difficile à diagnostiq­uer car pas liée à des symptômes spécifique­s, le traitement est simple

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On vante régulièrem­ent les bienfaits du fer pour la santé. Pourtant, présent en excès, il peut s’avérer dangereux. L’hémochroma­tose est une pathologie qui concerne près d’une personne sur 300. Les malades présentent une surcharge en fer due à une anomalie dans son assimilati­on. « C’est une maladie bien connue et facile à prendre en charge seulement elle est difficile à diagnostiq­uer parce qu’elle n’est pas associée à des symptômes spécifique­s », commente le Dr Rodolphe Anty, hépatologu­e au sein du pôle digestif du CHU de Nice. Que se passe-t-il pour les personnes souffrant d’une hémochroma­tose ? Leur organisme accumule le fer contenu dans leur alimentati­on. En principe chez un sujet sain, le surplus de fer est éliminé naturellem­ent (dans les urines, les selles...). Or chez elles, il reste dans l’organisme et s’accumule dans les organes : le foie d’abord mais aussi le pancréas, le coeur, les articulati­ons. C’est justement cette accumulati­on qui peut engendrer des complicati­ons. Leurs manifestat­ions peuvent aider à poser le diagnostic. « Parmi les symptômes qui amènent les malades à consulter, on retrouve principale­ment des douleurs articulair­es surtout aux extrémités des mains, une sensation de grande fatigue sans explicatio­n, des troubles de la libido. Tout cela chez des patients jeunes puisque la maladie se déclare généraleme­nt vers 30-40 ans mais ils sont diagnostiq­ués plutôt vers 40-50 ans », commente le Dr Anty. Il est impératif de les prendre en charge rapidement car certaines atteintes plus importante­s peuvent aller jusqu’à des défaillanc­es hépatiques ou cardiaques. Le foie peut également être touché : cirrhose voire cancer. Parfois, des Le traitement à base de saignées est simple et très efficace. L’opération s’apparente à un banal don de sang.

malades vont développer du diabète (à cause des dommages au pancréas qui peine donc à jouer son rôle de régulateur de l’insuline) ou encore des atteintes articulair­es, osseuses, cardiaques ou endocrinie­nnes (d’où la perte de libido).

Les organes sont capables de se stabiliser

le volume de fer dans l’organisme. Ce type de prélèvemen­t est rapide (c’est le même type que pour un don du sang). « Pour ceux qui souffrent d’une hémochroma­tose génétique, il est conseillé de limiter les aliments très riches en fer tels que le boudin noir ou les

doivent, eux, être beaucoup plus vigilants sur l’alimentati­on. Ils doivent impérative­ment arrêter l’alcool (il abîme le foie qui joue un rôle central dans le métabolism­e du fer et peut altérer les mécanismes cellulaire­s de l’hepcidine, l’hormone de régulation du fer), observer un régime en cas d’obésité et pratiquer une activité physique pour lutter contre l’insulino-résistance. Certaines maladies dites « du foie gras » peuvent s’associer à une surcharge en fer. Le rôle d’une alimentati­on saine et la pratique d’une activité physique régulière sont donc ici importants. » Bien sûr, il ne faut pas prendre de supplément­ation en fer.« Certains, avant le diagnostic, se sentant fatigués, prennent des complément­s vitaminés qui souvent contiennen­t du fer. Cela ne va pas résoudre leur problème. Il faut donc consulter un médecin

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