Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Basta apprêté pour le gala

Le trois-quarts centre du RCT, qui retrouve son compère Ma’a Nonu, veut prendre du plaisir jusqu’au bout de l’improbable aventure

- De notre envoyé spécial à Saint-Denis Paul MASSABO

Ce soir, Mathieu Bastareaud sera de nouveau au côté de son compère, le revenant Ma’a Nonu, au centre de la ligne de troisquart­s rouge et noire. Des retrouvail­les faites, avant tout, de plaisir. Comme celles avec le stade de France pour une nouvelle finale. Le régional de l’étape (il est né à Créteil et a évolué à Massy, à ses débuts) affichait une bonne humeur inhabituel­le à la veille du capital rendezvous de la saison. Elle faisait du bien à voir chez ce joueur parfois obscur. Espérons que ce soir, sur les coups des 23 heures, ce décontract­é d’un jour affichera ce même sourire.

« Sur la pointe des pieds »

En forme ascendante depuis déjà de longues semaines, le trois-quarts centre toulonnais, qui, avec ses partenaire­s, a fait le plein de confiance au cours des deux derniers mois, est arrivé devant la presse avec sa tignasse pour partie décolorée. Loin des cheveux paille de “Tao” et “Keke” Chiocci. « Sur le plan capillaire, j’ai assez donné », confiait-il amusé, même s’il ajoutait ne pas être à l’abri d’une surprise d’ici au coup d’envoi. Plus sérieuseme­nt, Basta avoue qu’il fait davantage de siestes qu’à l’accoutumée. Un besoin en cette période quand ça commence à tirer de tous les côtés. « Je crois qu’on est tous fatigués en cette fin d’une saison. Mais depuis ces matches couperet, on oublie cette lassitude. On est prêt à se sacrifier pour les copains car on est heureux d’être en finale. Depuis notre victoire à Bordeaux (13-26, le 29 avril, la première à l’extérieur depuis sept mois, Ndlr) ,onest encore plus soudés. » Le parcours du RCT n’y est pas étranger non plus : « Il fallait faire des sans-faute. On y est parvenu. On a connu un barrage hyper compliqué contre Castres, une demie encore plus face à La Rochelle et on est encore là. Ça a créé quelque chose de très fort au sein du groupe. » Une équipe prête à contrarier l’ASM. « Nous entrons dans cette finale sur la pointe des pieds, reprend Bastareaud. Personne ne croyait en nous, personne ne nous attendait. On est parti chercher cette finale. Je ne dirai pas que c’était inespéré mais cela a été très compliqué. Maintenant, on va tout donner. » Et ce joueur discret, âgé de 28 ans, qui prend peu à peu une véritable stature de cadre, reconnaît : « Clermont, c’est la référence au niveau français voire européen. Chaque fois, ils ne sont pas loin de gagner. Ce sont les favoris logiques. »

« On n’est pas des enfants »

Après avoir rendu hommage à Matt Giteau (lire en page suivante), le gros titi parisien se félicite de l’apport de Richard Cockerill : « Il a tout fait pour qu’on y aille à fond. Son discours m’a bien plu. Même si Bernard (Laporte) était unique, lui aussi parle fort. Il est franc et direct. » Fier que lui et les siens aient montré cette force de caractère depuis ces huit dernières semaines, Basta ne veut pas comparer la cigale toulonnais­e à la (grosse) fourmi clermontoi­se : « Il y a eu chez nous une prise de conscience générale. On a montré qu’on n’était pas des enfants. Il fallait se remettre en question et les cadres ont guidé cette équipe. Jusqu’ici, tout s’est bien passé. » Alors pourquoi le RCT s’arrêterait-il en si bon chemin, si près du Graal ?

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