Retour sur terre
Les Toulonnais, au prix d’une saison complètement folle, se sont inclinés de peu face à des Clermontois qui ont souffert jusqu’au bout mais qui ont fini par vaincre leur malédiction
Toulon s’est incliné non sans combattre hier soir face à Clermont en finale du Top (-) au Stade de France. Les Rouge et Noir ont pourtant cru à l’exploit jusqu’à la dernière seconde. Vraiment cruel.
Toulon s’incline pour la deuxième fois consécutive en finale du Top 14. Dur, dur. Mais cela devait être écrit. C’était prédit. Clermont a répondu à l’attente et respecté les pronostics annoncés. Le favori l’a emporté au terme d’une finale haletante. Les Rouge et Noir n’ont pas à rougir de cet échec même s’ils peuvent nourrir des regrets. Ils sont tombés sur un peu meilleurs qu’eux, notamment au cours des trente premières minutes. Elles auront fait toute la différence. Pendant une demiheure donc, Vermeulen et les siens ont souffert et subi. C’est dans cette entame que Clermont a creusé l’écart. Au final irrémédiable. Ces trente minutes allaient être décisives même si on ne le savait pas encore... Les Toulonnais, dans un stade massivement acquis à la cause jaune et bleu, ne sont pas parvenus à éteindre le volcan. Et pour cause. Un premier essai d’entrée de Parra, certes refusé, donnait le ton. Quelques minutes plus tard, sur un ballon vomi par Taofifenua, pourtant dans l’avancée, le contre assassin de 80 mètres initié par Abendanon permettait à Raka de pointer entre les perches après s’être joué de Tuisova.
Jeu au pied imparfait
Pour vaincre cette équipe clermontoise qui aura été la bête noire du RCT cette saison, il fallait plaquer à tout rompre, présenter une défense de fer et posséder une mêlée conquérante. Las, la copie fut loin d’être parfaite, notamment en mêlée et dans le jeu au pied de déplacement. D’autant plus qu’en face Rougerie, entré en fin de match, et ses partenaires trop longtemps d’infortune, étaient en place. Certes, le RCT aura fait preuve d’envie, de solidarité, d’enthousiasme, mais il en aurait fallu un peu plus pour combler le handicap après avoir constamment fait la course derrière. Face à des Clermontois sûrs de leur jeu, les Toulonnais n’ont pas su construire le succès voulu à l’issue de ce combat énorme de bout en bout. Ce supplément d’âme, les Varois ont bien failli le trouver dans leurs palpitantes dernières minutes. Lopez en était d’ailleurs réduit à galvaniser son public pour que l’ASM, au bord de la rupture, tienne jusqu’au bout. Une ultime charge du capitaine Vermeulen, après un pilonnage en règle, était annihilée par la défense de fer. L’ASM pouvait tirer le rideau. Il remportait - enfin – un titre. Sous l’éteignoir, les Toulonnais ont eu longtemps toutes les peines à rivaliser. Clermont a fait dans un premier temps presque cavalier seul. Les Toulonnais malmenés en mêlée étaient contraints de parer au plus pressé sur les assauts des hommes d’Azema. Le RCT tel le roseau et le chêne pliait, puis rompait.
Un final crispant
Il revenait pourtant de nulle part, grâce à un strike en bout de ligne de Tuisova qui transformait Raka, Penaud et Abendanon en quilles. À cet instant, Clermont était réduit à 14 à la suite d’un carton jaune du soldat Lee pour une faute sur O’Connor. Las, Toulon encaissait dans les arrêts de jeu une pénalité faute de sortir proprement de son camp. Rageant ! À la reprise, soit Toulon scorait et revenait dans la course, soit Clermont faisait le break. D’entrée Belleau, des 40 mètres, montrait qu’il avait bien réglé la mire. Dommage qu’elle se déréglait d’un rien par la suite pour toucher par deux fois le poteau. Car les Toulonnais se mettaient alors en mode percussion. Tao, Nonu, Vermeulen, Basta étaient dans l’avancée. Les Clermontois encaissaient les coups, pas les points. Le RCT sur un nouvel en avant voyait son réalisme s’évaporer sur un long temps fort. Malgré quelques derniers assauts fait de rage, Toulon ne parvenait plus à faire sauter le verrou auvergnat. Toulon, battu, allait devoir tourner la page de cette fin de cycle. Vivement le prochain !