Elie Hatem, disciple de Maurras et de J.-M. Le Pen
E CIRCONSCRIPTION
Il dit être l’avocat du clan Assad et avoir été celui du mercenaire français Bob Denard. Il dit aussi être un ami du président libanais, de la famille royale d’Arabie Saoudite ou encore de l’ancien ministre Roland Dumas. Et prétend même avoir ses entrées dans les cercles des présidents Trump et Poutine. C’est de feu le secrétaire général de l’ONU, Boutros BoutrosGhali, dont il fut le proche conseiller, qu’il tiendrait ses réseaux d’influence qu’on devine immenses. « Sans aucun souci d’argent », séducteur, éloquent, bavard, parfois hâbleur, Élie Hatem est un personnage. De roman pour les uns, sulfureux, voire tout à fait infréquentable pour d’autres. Cet avocat parisien de 52 ans, d’origine libanaise, a été convaincu par JeanMarie Le Pen – «mon mentor, mon maître à penser ; je suis presque un membre de la famille» – de venir faire campagne dans la 7e circonscription pour défendre les idées d’extrême-droite de l’Union des patriotes.
Soutenu par les intégristes de Civitas
Ses idées, justement, ultraconservatrices, seraientelles d’un autre temps ? « Je suis plus royaliste que le roi », lance-t-il. Disciple de Charles Maurras, théoricien du nationalisme intégral, Elie Hatem reproche (entre autres) au Front national… sa laïcité. Soutenu par le mouvement catholique intégriste Civitas, partisan de l’abolition du mariage homosexuel, il souhaite aussi supprimer le droit à l’avortement, « sauf cas très exceptionnels » ! Lui, le chrétien maronite, ne veut rien de moins que le retour d’une France «française, chrétienne et catholique», dont il déplore la perte de souveraineté sur le plan international. Ce polyglotte – il parle six langues – souhaite ainsi « stopper l’immigration économique »et« agir en amont » pour ce qui est de l’immigration politique. Un exemple: « la France a commis l’erreur de ne pas soutenir Bachar el-Assad» ou celle de « détruire l’État libyen. Il faut faire marche arrière ». Intarissable sur les questions de relations internationales et les luttes d’influence au Proche et Moyen-Orient, on en vient un moment à se demander s’il ne ressent pas un certain décalage à serrer des mains sur les marchés, écouter les préoccupations des habitants d’un département où il n’habite même pas. « Au contraire, c’est un plaisir: je viens en vacances à Bandol depuis 25 ans, j’adore le Var (sic). Et puis les gens me connaissent : il n’y a pas un autre candidat de la circonscription qui ait eu autant d‘articles que moi dans la presse française et internationale… » Ca, c’est certain.