LE MAIRE DE BARJOLS SOUTENAIT-IL O. AUDIBERT-TROIN ?

Le député de la circonscription, Olivier Audibert-Troin, s’est-il attribué de manière infondée, dans un tract de campagne, le soutien posthume du maire de Barjols, Daniel Nironi ? Toujours est-il que les proches du maire de Barjols, disparu le  avril dernier, ont tenu à réagir via les réseaux sociaux. C’est sa fille, Camille Nironi, qui a pris la plume dans une lettre ouverte postée publiquement sur Facebook, pour exprimer « la consternation, le désarroi et la colère » d’une famille en deuil, mais aussi pour clarifier les faits et s’élever contre ce qu’elle qualifie de « récupération » à des fins politiques. « Le fait que la mémoire d’un élu tout juste disparu, notre père Daniel Nironi, soit rappelée dans un tract de campagne électorale sous couvert d’un semblant d’hommage, sans que nous, ses proches n’en ayons été informés au préalable - et en dépit de notre refus clairement exprimé depuis - est pour nous très douloureux, écrit la jeune femme. La bien naturelle retenue que tout décès impose en considération du chagrin de la famille nous semble devoir être une évidence pour toute personne dotée d’un minimum de sens moral. Le fait qu’un parlementaire de la République cherche sans autorisation et sans vergogne à préciser dans un but manifestement électoraliste le soutien d’un élu récemment décédé, au mépris total de la position de sa famille - et de la plus évidente des éthiques est autrement plus affligeant. » « Homme de gauche déclaré et convaincu, il se serait sans aucun doute engagé à soutenir l’éventualité d’un front républicain face au Front National en homme de responsabilité qu’il était. Par ailleurs, il s’était clairement positionné en faveur du mouvement « En marche » à l’occasion des dernières élections présidentielles, apportant son parrainage républicain à M. Emmanuel Macron, alors qu’il menait déjà un combat courageux contre sa maladie (...) Son nom fait partie des précieux legs qu’il nous transmet et nous n’entendons pas qu’il soit utilisé sans notre consentement préalable.»

OAT dans « l’incompréhension »

Accusé, le député Olivier Audibert-Troin ne cache pas non plus son incompréhension : « Lorsque nous avons donné les noms des membres de mon comité de soutien en mars dernier(), je n’ai reçu aucun coup de fil alors que le nom de Daniel Nironi y figurait en bonne place». Le député sortant, candidat à sa réélection dans une circonscription où le risque Front national pèse sur le scrutin, rappelle avoir obtenu le soutien du défunt maire de Barjols « dès l’automne dernier, lorsque j’ai commencé ma tournée auprès des  maires de ma circonscription. Je l’ai d’ailleurs souligné lorsque j’ai pris la parole à ses obsèques, saluant l’amitié qui nous liait et qui l’avait amené à me soutenir. » Ce que confirme d’ailleurs Bernard de Boisgelin, président de la communauté de communes Provence-Verdon. « Au sein de notre collectivité,  maires sur  soutenaient Olivier Audibert-Troin et Daniel comptait parmi nous. Il s’était même excusé de ne pas pouvoir participer à une réunion du comité de soutien parce qu’il était déjà très affaibli par la maladie. » Comme Olivier Audibert-Troin, le président de Provence Verdon ignore si Daniel Nironi avait changé d’avis sur le sujet. Si tel était le cas, Daniel Nironi n’en avait pas fait part aux maires de son entourage, ni au député Audibert-Troin. Ce dernier ne veut pas ajouter à la polémique, une semaine avant le scrutin. « J’ai eu au téléphone la veuve de Daniel la semaine dernière au téléphone, je lui ai fait part de mon incompréhension à mon tour et je l’ai assuré que j’enlèverai le nom de Daniel sur les documents de campagne qui désignent les membres de mon comité de soutien. »Cequele député sortant a fait, assure-t-il, sur les derniers documents imprimés dès cette semaine. Car, souligne Bernard de Boisgelin, «On peut trouver des défauts à Olivier Audibert-Troin, mais c’est un homme intègre et respectueux ». 1. Dans Var-matin Draguignan du 18 mars dernier.