Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’Union diaconale du Var au chevet des plus fragiles Cuers

Réunie en assemblée générale, l’Union diaconale du Var a fait le point sur ses actions passées et réfléchi à ses nouveaux enjeux : prise en charge des migrants, travail dans les quartiers

- RECUEILLI PAR FLORIAN DALMASSO

Sous les platanes cuersois, l’Union diaconale du Var ( UDV)a tenu son assemblée générale annuelle la semaine dernière. L’occasion pour les adhérents présents d’évoquer le bilan 2016, échanger, mais surtout se projeter. Nous avons rencontré Thierry O’Neill, le président de l’UDV. Il fait le point.

Comment définiriez-vous l’UDV en quelques mots ?

Nous sommes le fruit d’une union entre  associatio­ns, qui ont beaucoup de choses en commun. Parmi nos priorités, le choix des plus pauvres, des plus démunis et des plus précaires. L’objectif de l’Union diaconale du Var est d’apporter du soutien dans tous les domaines aux laissés pour compte de notre société. Que ce soit pour les loger, les nourrir, les accompagne­r vers une réinsertio­n, les soigner, les vêtir ou simplement être avec eux pour les aider à réapprendr­e à vivre avec le reste de la société. Nous avons affaire à des gens qui ont été très abîmés par la vie. Des personnes jeunes, âgées ou encore des enfants. Des femmes mais aussi des hommes, français ou étrangers.

Quel bilan tirez-vous de   ?

Les chiffres sont frappants. Près de   personnes ont été reçues dans le départemen­t par la quarantain­e de nos maisons réparties sur le diocèse. Des soutiens sont apportés dans tous les domaines de la vie quotidienn­e. Nous essayons de faire en sorte que l’ensemble des associatio­ns fonctionne­nt bien et soient complément­aires. C’est très important dans le management de notre union. Ce qui fait la force de chacune, c’est de pouvoir travailler avec les autres. Dans un esprit commun, un esprit de famille. Les gens que l’on accueille, que ce soit à Fréjus, au Beausset, à Toulon, à Hyères ou ailleurs, sont à peu près tous les mêmes. Il est bien que ces personnes puissent passer d’une associatio­n à l’autre en ayant le sentiment de rester dans la même famille. Ils sont pris dans la globalité de la personne humaine et non pas comme des numéros, à qui on dit “là tu vas t’habiller, là tu vas manger”. On est très sensible à ça.

Tout ceci est possible grâce à l’implicatio­n totale des   bénévoles…

Totalement. Je tiens à souligner l’extraordin­aire masse de bénévoles qui viennent travailler avec nous. On ne parle pas souvent des choses qui sont belles et bonnes. Il faut les mettre en avant. Les Français sont peut-être râleurs mais j’observe au quotidien leur générosité. Beaucoup se mettent au service de leur frère. Nous sommes chrétiens et nous appartenon­s à l’église mais dans la devise de la République, il y a bien marqué fraternité. Ce n’est pas qu’aux frontons de nos églises. Et ce qu’on peut constater, c’est que les gens qui viennent en aide ne sont pas toujours ceux qui sont très favorisés par la vie. Ces personnes méritent d’être mises en valeur.

Quel est l’objectif de ce rassemblem­ent à Cuers ?

Au cours de cette journée, on essaye de montrer le travail accompli durant l’année écoulée et surtout, on regarde les moyens dont on dispose pour y parvenir. Le rapport financier, actuelleme­nt, c’est la partie la plus difficile. L’écart entre les moyens et les besoins ne cesse d’augmenter. Ces derniers temps, la crise a mis beaucoup de monde dans la rue. Elle a créé des gens très pauvres, près de  millions dans notre pays. Paradoxale­ment, les moyens de l’État pour les accueillir, les aider et les soutenir diminuent également. Ce constat est dramatique… mais on essaye d’y trouver une réponse !

Pour y parvenir, vous organisez des groupes de travail…

L’objectif est de faire travailler nos adhérents sur quatre ateliers et de les faire participer à une réflexion commune. De cette diversité qu’il y a au sein de l’UDV, il naît un enrichisse­ment. Nous avons mis en place un fonctionne­ment transversa­l entre les associatio­ns. On ne garde pas pour soi ni les réussites, ni les échecs. Il faut que ce partage enrichisse tout le groupe. Ainsi, pour cette assemblée, on a une thématique accueil des gens de la rue, réinsertio­n par le travail, thématique santé. On travaille aussi sur la recherche de fonds. Trouver ailleurs l’argent que l’État ne sait plus nous donner.

Il ressort de ces groupes une véritable émulation…

C’est le but ! Confronter les idées, échanger, faire se rencontrer les gens. Que ce soit des bénévoles ou des salariés, les gens qui passent beaucoup de leur temps à s’occuper des autres, ils ont un peu tous le nez dans le guidon. Ils sont tellement focalisés sur l’objectif d’apporter des solutions simples à des situations complexes qu’il est bon, parfois, de se mettre un peu à l’écart. En dehors de l’action de tous les jours, pour se poser et avancer.

Vous avez longuement travaillé sur les orientatio­ns de  . Quelles sont-elles ?

Dans un premier temps, c’est répondre aux nouveaux défis de la société. Parmi ces nouveaux défis, il y a évidemment l’affaire des migrants. On ne peut pas passer au travers. Ces gens-là, on les côtoie tous les jours dans nos rues. Comment répondre au mieux à cette problémati­que? C’est l’un de nos objectifs. Ensuite, on souhaite évoluer dans les quartiers où la vie est difficile. Sans oublier la paix sociale, le vivre ensemble ou encore la citoyennet­é dans ces quartiers. On veut regarder comment notre action, avec tous ces différents points, peut être cohérente dans la vie quotidienn­e de la cité. Autre objectif fixé cette année, nous allons poursuivre, continuer de mutualiser nos actions afin de faire des économies d’échelle. Autre point phare: consolider nos pôles. Le but est qu’ils redevienne­nt des acteurs moteurs de la réinsertio­n en matière générale. Enfin, le dernier objectif serait de promouvoir une action de proximité avec l’ensemble de nos partenaire­s localement. Que ce soit les mairies, la Caf, les institutio­ns, etc. Ce sont les principaux axes pour  . Savoir+ Si vous souhaitez devenir bénévole, retrouvez toutes les informatio­ns sur www.udv-asso.fr, accueil@udvasso.fr ou au 04.94.24.45.90.

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(Photos F. DA.) Réunis à Cuers, les adhérents de l’Union diaconale du Var ont pu découvrir les différente­s orientatio­ns privilégié­es par la structure pour l’année .
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Thierry O’Neill, président de l’UDV.

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