Var-Matin (La Seyne / Sanary)

«Un tract imprimé à  exemplaire­s»

Brigitte Faure, responsabl­e du service Sécurité civile communale et Jean-Luc Bigeard, adjoint au maire délégué à la prévention des risques

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Cet été encore, la corniche sera interdite aux véhicules à moteur. Qui prend cette décision ?

Brigitte Faure : C’est un arrêté départemen­tal qui est pris, puisque la route est départemen­tale. Mais c’est la Ville qui en fait la demande.

Pourquoi la Ville en fait-elle la demande ?

Jean-Luc Bigeard : La plupart des feux de forêt sont d’origine humaine et accidentel­le. Interdire la circulatio­n permet de fait de limiter le risque incendie. Depuis que la mesure est mise en place, il n’y a d’ailleurs plus eu de feu d’ampleur.

Dans un passé récent, le maire avait émis la volonté d’ouvrir partiellem­ent le massif…

J.-L. B. : Moi-même, l’idée me semblait bonne pour permettre aux touristes d’admirer notre joyau. On avait prévu une barrière et un giratoire du côté d’Amphitria, au point culminant de la route. Les voitures n’auraient pas eu le droit de stationner longtemps, on aurait mis des panneaux… Mais la démocratie a parlé : on a abandonné l’idée car les gens étaient plutôt opposés à la réouvertur­e de la route. Et puis ça aurait demandé aussi un gros dispositif de surveillan­ce et on n’en a pas forcément les moyens.

Et comment est perçue l’interdicti­on totale de circuler, même à pied ou à vélo, les jours où le risque incendie est « rouge » et « noir » ?

J.-L. B. : Ça, c’est une décision préfectora­le qui s’applique depuis l’an dernier. J’ajoute d’ailleurs qu’elle vaut aussi pour le fort Napoléon. L’été , on a ainsi eu  jours en « rouge ». Et je peux vous dire qu’on a eu énormément de mal à fermer le massif à la population. Les plus pénibles, d’ailleurs, ont été les Seynois, qui ne comprenaie­nt pas qu’on interdise l’accès à « leur » montagne. Sans parler des naturistes qui ont l’habitude de se rendre à la plage du Jonquet…

Vous avez mis des contravent­ions ?

J.-L. B. : Il y en a eu de dressées, oui ! Et c’est  € d’amende par personne, ça ne rigole pas. Moimême, j’ai toujours le carnet à souche dans la voiture, au cas où ! Sur les moyens mis en oeuvre pour faire respecter cette dispositio­n, je peux vous dire qu’on n’est pas loin d’être les meilleurs élèves du Var avec la ville de Six-Fours.

Comment faites-vous pour interdire l’accès au massif ?

B.F. : Côté seynois, on a répertorié cinq points d’accès à Sicié, où nous maintenons une présence physique : Janas, le domaine de Fabrégas, la barrière de la corniche, celle des crêtes et le Jonquet. Nous plaçons ainsi des bénévoles de la réserve communale et les volontaire­s du service à ces endroits pour rappeler la réglementa­tion. Sans oublier qu’une semaine sur deux, en alternance avec Six-Fours, la vigie de Notre-Dame-du-Mai est occupée par un binôme.

Personne ne passe ?

J.-L. B.: Si, et c’est bien ça le problème. Mais, cette année, on va aller faire un peu de pédagogie du côté des deux campings de Janas car, là-bas, ils ont un accès direct au massif. On va aussi imprimer, avec nos collègues de Six-Fours, un tract à   exemplaire­s, en français et en anglais, pour expliquer aux touristes et gens de passage qu’on n’est pas là pour les embêter mais bien pour protéger la nature.

Et le reste du temps ?

B.F. : On a toujours une patrouille sur le massif. Un peu de pédagogie ne fait de mal à personne, et surtout pas à notre magnifique forêt.

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