Les syndicats du premier cycle demandent le retour à un cadre national
S Le syndicat national des écoles (SNE) a toujours été très critique à l’égard de la réforme de . Ange Martinez, secrétaire départemental du Var, l’a souvent dénoncée : « Sa finalité n’est pas une école de qualité, c’est de faire des économies ». Il souligne : «Onnousdit aussi que c’est bon pour l’enfant. Alors pourquoi aucun établissement privé sous contrat n’est soumis à ces nouveaux rythmes dans le Var ? Un seul l’a testé et est revenu en arrière. Idem pour le calendrier scolaire. Cette année, trois établissements privés ont ouvert dans le département. On se dirige, sans nous le dire, vers un système scolaire à l’Américaine. » Véronique Mouhot, secrétaire générale à la pédagogie au SNE rappelle « l’intérêt de l’enfant, considéré comme prioritaire à l’annonce de la réforme, et alimenté par une idéologie contestable, est passé rapidement au second plan, remplacé par les contraintes organisationnelles ou financières des communes ou celles du lobby touristique ». Le décret inquiète car « la liberté de choix laissée aux communes n’aboutirait qu’à plus d’inégalités, ce que nous refusons. L’éducation doit rester nationale ». Elle ajoute : « Conscient et respectueux des spécificités et de quelques réussites locales des nouveaux rythmes, le SNE ne réclame pas une remise à plat, ni même un sondage d’opinion, mais purement et simplement son abrogation ». Ce qui reviendrait à la semaine de quatre jours. S Le SNU-IPP s’est également exprimé lors du conseil supérieur de l’Éducation nationale la semaine dernière. « Nous avons voté pour le décret, non parce qu’il nous convient, mais simplement parce qu’il répond à une problématique des enseignants, celle de pouvoir revenir sur la réforme actuelle, explique Clément Kerien, secrétaire départemental. Cette réforme a profondément désorganisé le travail d’équipe, les relations avec les parents. Elle a laissé beaucoup d’incertitudes et d’inégalités dans la mise en oeuvre des activités périscolaires ». Un gros point noir demeure pour le syndicat, c’est l’échelon de la prise de décision : «C’est aux enseignants et plus précisément au conseil d’école de décider des horaires qui seront ensuite soumis au DASEN et non pas aux mairies. C’est là où le décret est mauvais parce qu’il laisse la main aux maires de pouvoir décider de l’organisation des rythmes scolaires dans leur commune. Il aurait dû y avoir un débat bien plus profond sur la réforme de . Faute de ce débat, la mise en oeuvre de la réforme a été négative, dégradant les conditions de travail des enseignants et des élèves» . Le SNU-IPP a fait une enquête parmi les enseignants. « Sur plus de réponses, % réclament le retour à la semaine de quatre jours et % un cadrage national et non plus des décisions prises par les mairies ». (1) Directeur académique des services de l’Éducation nationale.