PS : la fédération du Var va devoir réduire son train de vie
À la crise d’identité que traverse la fédération depuis l’émergence du mouvement En Marche ! s’ajoutent des difficultés financières compte tenu des résultats du PS à l’échelle nationale
Déjà frappée par une véritable crise d’identité depuis l’émergence du mouvement En Marche ! (« Beaucoup de militants ne se retrouvaient pas dans la ligne défendue par Benoît Hamon et ont rejoint le mouvement de Macron, explique le premier secrétaire fédéral Bernard Giner. D’autres ont fait campagne pour REM »), la fédération du Var du PS se trouve confrontée à la crise financière qui secoue le Parti au niveau national. Le Parti socialiste, principal bénéficiaire des financements publics depuis 2012 compte tenu du nombre de députés et de sénateurs (1), va subir de plein fouet, l’impact de la révolution parlementaire qui marche vers le Palais Bourbon.
Réduire les charges de fonctionnement
Dans le Var, on se serait bien passé de « l’effet boomerang ». La fédération du Var était déjà affaiblie financièrement par une diminution du nombre d’adhérents : « On compte 950 adhérents sur le fichier, poursuit Bernard Giner, et 450 sont à jour de cotisation… » Depuis cinq ans, « la fédération du PS recevait la somme de 60 000 euros de la part du national, pour un budget annuel de quelque 140 000 euros environ » détaille, en toute transparence Bernard Giner premier secrétaire du Parti socialiste varois. Il est évident que, compte tenu des (mauvais) résultats enregistrés par le PS lors du premier tour des législatives, et du faible nombre de députés à attendre dimanche soir prochain, la somme va être… considérablement revue à la baisse. « Nous en saurons plus lors du conseil national prévu d’ici à la fin juin », ajoute Bernard Giner. À cela s’ajoute le pourcentage enregistré par la candidate PS dans la cinquième circonscription : la jeune Insaf Rezagui ne sera pas remboursée de ses frais de campagne faute d’avoir atteint le seuil de 5 % (2). Or, la fédération du Parti socialiste était caution de l’emprunt bancaire. « C’est un élément structurel, minore Bernard Giner. Rembourser l’emprunt d’Insaf va entamer la trésorerie certes, mais nous parviendrons à l’absorber ». Pour traverser cette épreuve, la fédération «doit réduire ses charges ». Et pour cela, elle n’exclut pas dans un premier temps, la vente d’une partie de ses biens immobiliers, rue Picot à Toulon. «En dehors des frais inhérents à notre siège départemental et au poste de notre secrétaire, tout le reste de notre action repose sur le militantisme… », ajoute Bernard Giner, confiant dans l’avenir du parti et plus que jamais combatif. Au niveau national, l’hypothèque de la rue de Solférino voire même un plan social sont parmi les pistes de réflexion envisagées. 1. 284 députés à l’assemblée et 108 sénateurs. 2. L’État prend en charge les dépenses de propagande de tous les candidats, à savoir les tracts, affiches électorales et bulletins de vote. Ceux qui dépassent la barre fatidique des 5 % des suffrages exprimés ont aussi droit au remboursement – plafonné – d’autres frais inhérents à une campagne électorale, tels que les déplacements, les hébergements ou les locations de salle. L’État leur rembourse en effet les fraisengagés,danslalimitede47,5 %desdépenses autorisées