Roland-Garros : le retour du ramasseur de balles
Le jeune Sanaryen, joueur du Tennis-club La Valériane, revient sur ces trois semaines passées sur la terre battue de Roland-Garros comme ramasseur de balles
Alexandre David s’est pris au ‘‘jeu’’ du ramasseur de balles. Après les tournois de Sophia-Antipolis et de Monte-Carlo en avril, le jeune (15 ans) joueur (classé 15) du Tennis-club La Valériane à Sanary a enchaîné avec Roland-Garros du 22 mai au 11 juin. Trois semaines sur la terre battue parisienne qui n’auront toutefois pas été que des parties de plaisir et dont il est revenu «cuit»... avec 76 matches au compteur ! Retour sur terre et sur cette expérience avec le collégien (3e) à l’externat Saint-Joseph d’Ollioules.
Qualifications
Roland-Garros a démarré le 22 mai avec ses ‘‘qualifs’’ et Alexandre David est ‘‘entré en jeu’’ ce même lundi : « J’ai ramassé chaque aprèsmidi, du lundi au samedi. C’était une bonne façon de prendre ses marques ». Avec pour rencontre phare le premier tour remporté par Paul-Henri Mathieu face au Japonais Tatsuma Ito : « Il y avait une belle ambiance ».
Tableau final
Le Sanaryen a effectué ses débuts dans le ‘‘grand tableau’’ dès le premier jour de la quinzaine avec le premier match de la journée sur le court Suzanne-Lenglen, entre l’Argentin Horacio Zeballos et le Français Adrian Mannarino. S’il a jugé l’atmosphère de cette entrée en matière quelque peu ‘‘fraîche’’, le sociétaire du TC Valériane a été mieux servi pour ses retrouvailles avec le ‘‘central bis’’... et le Serbe Novak Djokovic (1), opposé au Portugais Joao Sousa le mercredi 31 mai : «Il y avait une ambiance de malade ! Incroyable ! ». Et Alexandre a également apprécié la célébration du tenant du titre avec les ramasseurs de balle : « C’était génial ! ».
Au féminin
Alexandre David n’a pas officié sur le court Philippe-Chatrier, le central, et a dû se contenter du Suzanne-Lenglen. Mais il s’est consolé avec plusieurs rencontres féminines... et quelques grandes dames de la petite balle jaune : l’« impressionnante » Américaine Venus Williams (ex n°1 mondiale) face à la Chinoise Qiang Wang, la nouvelle coqueluche française Kristina Mladenovic (« Tout le public la poussait ») devant l’Italienne Sara Errani (lauréate de Roland-Garros en 2012), la Russe Svetlana Kuznetsova (victorieuse sur la terre battue parisienne en 2009) contre l’Américaine Christina McHale... «Ça m’a vraiment fait plaisir de découvrir le tennis féminin: je n’avais jamais ramassé de match chez les dames ».
Fauteuil
Le collégien ollioulais n’a pas officié seulement dans les tableaux principaux mais également pour les juniors et le tennis en fauteuil, dont il a ramassé les quatre finales (simples et doubles dames et messieurs) : « Le tennis en fauteuil, c’est impressionnant physiquement... Ça a changé mon regard ».
Bonus
Sur un court installé dans le quartier de La Défense, l’adolescent a également vécu au plus près la finale du tournoi des futurs champions (moins de 13 ans) et un match de glorieux anciens entre Andre Agassi (lauréat porte d’Auteuil en 1999) et l’Espagnol Alex Corretja (finaliste à Roland-Garros en 1998 et 2001): « C’était cool ! ».
Spectateur
« Roland-Garros, c’est bien plus strict que Monte-Carlo ». Alexandre David l’a constaté à ses dépens : « Nous n’avons pas eu le droit aux photos, ni aux autographes ». Et quand les ramasseurs n’officiaient pas sur les courts, ils n’ont pas pu aller en tribunes pour voir les joueurs... même à l’entraînement ! «Nous aurions pu en profiter encore plus, avoir d’autres souvenirs... C’est d’autant plus dommage que le court central n’était pas plein pour les demi-finales : il y avait la place pour nous ». Spectateur privilégié du dixième sacre à Monte-Carlo de Rafael Nadal, qu’il a ramassé en finale, le Sanaryen a assisté depuis le court n° 1 sur un écran géant à la ‘‘decima’’ de son idole à Roland-Garros... qu’il avait pronostiquée : « J’ai tout de suite dit qu’il battrait Stanislas Wawrinka en trois petits sets ! ».
Visite
Sur son seul et unique jour de repos en trois semaines, l’adolescent a fait un peu de tourisme dans Paris : Champ-de-Mars, tour Eiffel, Les Halles, l’Ile-de-la-Cité...
Bilan
Cette première participation à Roland-Garros restera une « belle expérience » pour Alexandre David. Même s’il en est revenu « cuit » : « Physiquement, j’avais des douleurs un peu partout... Et, moralement, j’étais quand même content de rentrer... ». Même si, aussi, il a trouvé les autres ramasseurs « un peu trop dans la compétition » et, donc, il a regretté le « manque de liberté ».
Des courts aux cours
Rentré de Paris lundi en début d’après-midi, le Sanaryen est retourné directement à l’externat Saint-Joseph d’Ollioules, avec désormais pour objectif le brevet des collèges, les 29 et 30 juin, lui qui a reçu les félicitations du conseil de classe le 9 juin.
Avenir
Pour avoir déjà ‘‘participé’’ à Roland-Garros, Alexandre David n’a qu’une lettre de motivation à écrire pour être de nouveau de la partie l’an prochain: «Je vais la faire ! ». En espérant ramasser Rafael Nadal mais aussi Andy Murray et Roger Federer, qu’il n’a jamais rencontrés. Mais ne pouvant être ramasseur que jusqu’à 16 ans (L’année prochaine sera donc la dernière), le joueur du TC Valériane a déjà pensé à sa ‘‘reconversion’’ : « J’ai passé le premier niveau d’arbitre pour devenir juge de ligne... et pourquoi pas devenir ensuite juge arbitre ». L’avenir d’Alexandre David avec la petite balle jaune semble donc tracé... et pas seulement sur terre battue.