ET UN JOUR...
Le août , avant l’arrivée des Alliés, un comité d’insurrection local va libérer Nice. Les insurgés veulent mettre fin à la présence allemande mais aussi à la pénurie. Ils paient le prix du sang avec tués et blessés, dans cet incroyable coup de force
Nice août . Depuis le débarquement des alliés en Provence le août et la libération de Paris le août, les Niçois, à bout de souffle et sous-alimentés à cause des pénuries, veulent se débarrasser de la présence allemande. Un climat insurrectionnel contre l’occupant s’installe peu à peu dans la ville. Le août, porté par la résistance, un comité insurrectionnel d’une centaine d’hommes va s’organiser. Dès le lendemain, armés de quelques grenades, de mitrailleuses dont quatre lourdes, et mousquetons, les insurgés vont déclencher une révolte qui va accélérer le départ des troupes allemandes. Le août, dès h, des combats éclatent en plusieurs points de la ville. Pour éviter que les troupes allemandes, installées sur la colline de Gairaut, se répandent dans la ville, des barricades sont installées sur l’actuel carrefour du -août. À h, deux véhicules allemands sont neutralisés. Les résistants y récupèrent plusieurs mitrailleuses ainsi qu’une arme lourde et des pistolets mausers. Ces armes prises à l’ennemi vont leur permettre de s’emparer petit à petit des sites stratégiques de la ville: gare Saint-Roch, lycée Masséna, dépôt des bus TNL à Sainte-Agathe, blockhaus des bd Gambetta, Auguste-Raynaud, Joseph-Garnier et avenue de la Victoire. Ils se rendent alors au journal L’Éclaireur et dans différentes imprimeries, car il leur faut des tracts et des affiches très rapidement pour appeler à l’insurrection. Les insurgés qui n’étaient qu’une centaine au départ voient les rangs grossir au fur et mesure de la journée. Les Allemands ainsi que la milice française sont malmenés. À h, les Allemands font sauter le port de Nice et son phare, coulent plusieurs bateaux à quai avant de s’enfuir. Vers minuit, les insurgés sont maîtres de la ville. Ils demeurent cependant en alerte craignant une contre-attaque allemande. Les Alliés arrivent enfin le août. Nice s’est déjà libérée toute seule. Alors qu’il est avéré qu’il y a eu blessés, le bilan des morts avancé par les historiens varie. Joseph Girard, historien, archiviste (-) l’estime à décès, alors Jean-Louis Panicacci, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes, annonce tués parmi lesquels Verdun Vial, Marius Fantino, Roger Simon, Joseph Giuge, Vincent Boscarolo, François Suarez, Émile Krieger, Louis Sana, Aimé Paiche, Georges Damiot, Paul Vallaghé, César Martini et son frère, Laurent Giaume, Raymond Albin, Auguste Bogniot … et les autres ! Quant au bilan des pertes allemandes, il fait l’unanimité : morts dont fascistes italiens, membres des « chemises noires » et prisonniers. Bien que peu abordé dans les comptes-rendus, assassinats et règlements de compte se sont également produits. Au moins civils, jugés proches des Allemands, sont abattus. Le avril , le général de Gaulle, dans un discours prononcé place Masséna, devant une foule en liesse, dira : «Nice, par l’héroïque sacrifice de ses enfants s’est libérée de l’occupant. Nice libérée, Nice fière, Nice glorieuse ! » Sources: Pais Nissart : L ‘apocalyptique de la libération de la ville de Nice du août . - «À propos de la Libération de Nice » par Jean-Louis Panicacci, archives départementales des Alpes-Maritimes.