Valérie Gomez-Bassac l’avocate qui va droit au but
Du droit à la politique, il n’y a qu’un pas… Que Valérie Gomez-Bassac n’imaginait pas sauter il y a encore trois mois, pour entrer de plainpied à l’Assemblée. Une ascension éclair, comme pour nombre de nouveaux élus montés dans le train En marche! Mais une élection qui ne doit rien au hasard, jugent ses premiers fans et militants. Son fils aîné, Julien, et son mari Hervé louent en coeur «la détermination à toute épreuve et l’engagement » de la nouvelle députée de la 6e circonscription. Une ligne de plus sur un CV déjà bien garni pour cette avocate en droit des affaires, maître de conférences et vice-doyenne de la faculté de Toulon. Et la politique alors? Consciente des limites de son action dans ses activités professionnelles, où se côtoient entreprises en difficulté et conditions d’enseignement dévalorisées, Valérie GomezBassac commence à lorgner sur le mouvement d’Emmanuel Macron, dès son lancement, en mai dernier. « J’ai de suite senti une grande énergie et une volonté de faire avancer ce qui paraissait bloqué.» Il n’en fallait pas plus pour qu’elle soit convaincue de la force du politique à changer la chose publique. « J’ai toujours voté, mais là je ne savais plus pour qui… », ditelle. Alors autant pouvoir glisser dans l’urne un bulletin à son nom! Boulimique de travail, elle est armée pour partir au combat électoral et postuler à l’investiture d’En marche ! À 48 ans, un nouveau défi à relever. Pas le premier, ni le dernier.
« Pas une notable »
Issue d’une famille très modeste, un père gardien de la paix décédé alors qu’elle n’avait que 12 ans et une mère au foyer, elle grandit à Grasse, dans les Alpes-Maritimes, après avoir quitté sa ville natale de Valenciennes. Elle entame son droit à Nice, matière fondamentale qu’elle choisit par défaut, mais qui lui ouvre, outre la culture générale, l’ascenseur social et des horizons professionnels. « Mais la vie ne m’a pas fait de cadeau .»
Car, avant l’enseignement supérieur, Valérie Gomez-Bassac a dû trimer sept ans comme caissière pour financer ses études. De là à parler de revanche sur la vie ? Non, mais de « fierté du parcours accompli ». C’est aussi cette recherche perpétuelle d’action et d’activités nouvelles qui la poussent à présider le conseil d’administration d’une banque mutualiste, ou encore d’écrire plus d’une demi-douzaine d’ouvrages juridiques et techniques. Une soif de travail qui la mène enfin, dès 2011, à exercer dans le privé, au sein d’un cabinet d’avocats associés. «Cela m’a permis de rencontrer les agents économiques du département, d’être confrontée à la réalité d’un secteur privé en difficulté », expliquet-elle, comme pour mieux convaincre que la connaissance du terrain est à la fois source de légitimité et d’efficacité. Pour enseigner comme pour siéger à l’Assemblée…
« Fière de mon parcours »
Intégrer le palais Bourbon, sacro-sainte représentation nationale, a donc tout de la consécration de sa carrière juridique. Même si «ce n’est pas un métier… » De cette haute et noble estime de la politique découle une responsabilité qu’elle ne saurait décevoir. « Nous avons le devoir de réussir, de redonner confiance, surtout à notre jeunesse. » Elle ne manque en tout cas pas d’arguments pour convaincre. Pédagogue, le verbe précis et son enthousiasme communicatif ne seront pas de trop pour séduire dans cette circonscription où la politique est devenue histoire de défiance. Elle entend donc «occuper le terrain et être à l’écoute, au plus proche de (ses) concitoyens ». Car la bataille du long terme se joue contre un Front national qu’elle espère renvoyer durablement dans ses cordes. Qu’à cela ne tienne, la députée pratique aussi la boxe anglaise à ses heures. Utile pour savoir encaisser les coups bas politiques et les rendre au-dessus de la ceinture.