Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Fabien Matras rêvait de devenir sapeur-pompier

- EMERIC CHARPENTIE­R echarpenti­er@nicematin.fr

Une belle gueule, ça aide forcément. Surtout quand on affiche déjà le profil type du candidat macroniste. Jeune par son âge (32 ans) comme en politique (conseiller municipal de l’opposition en 2011, il a été élu maire de Flayosc aux dernières municipale­s), il est professeur de droit public. Soucieux de son image et de sa « com », il a le verbe court mais précis. Fabien Matras, le nouveau député de la 8e circonscri­ption avait tout pour surfer sur la déferlante REM. En ayant également à son actif un soutien de la première heure à Emmanuel Macron, rencontré en septembre 2016, à une époque où bien rares étaient ceux qui imaginaien­t l’ancien ministre de l’Économie ne serait-ce qu’au second tour des présidenti­elles… En 2014, peu pensaient aussi que Fabien Matras gagnerait la mairie de Flayosc. Lui avait déjà la conviction que le jeu des partis traditionn­els, le clivage gauchedroi­te, allaient exploser et avait bâti une liste sur «des forces politiques plurielles », fondée sur l’engagement au service de l’intérêt général. «Les gens en ont marre d’un système qui ne fonctionne plus. Marre qu’on leur promette tout et n’importe quoi. Il faut être plus réaliste, pragmatiqu­e. Macron a compris que les Français attendaien­t qu’on fasse de la politique autrement et avaient besoin de renouvelle­ment. Quand j’ai commencé, ado, à m’intéresser à la politique, c’était déjà les mêmes visages qu’aujourd’hui ! »

« Il n’y aura pas de maire bis »

Pour ce célibatair­e qui n’a «pas de compagne, pas de compagnon, pour répondre aux rumeurs dracénoise­s», l’engagement pour En marche ! dont il a assuré la coordinati­on varoise était donc tout tracé, sans calcul. « Je ne veux pas faire de la politique un métier, se plaît-il à répéter. Si dans cinq ans, je ne suis plus élu, je reprendrai mes cours de droit. Là, ça va être difficile mais je vais essayer de conserver au moins un cours par semaine à la faculté de Draguignan et de Toulon, pour garder un lien. » «On ne peut pas tout faire bien. » C’est sans regret non plus qu’il va céder son fauteuil de maire à son premier adjoint, Christophe Taillandie­r, « qui en a toutes les compétence­s. Il n’aura pas besoin d’un maire bis, même si je reste au conseil municipal et je serai présent pour suivre les dossiers. » Voilà qui va rassurer certains Flayoscais dont on a dit pendant la campagne qu’ils n’avaient pas voté pour le candidat député afin de conserver leur maire ! Désormais, priorité à ce mandat de parlementa­ire que Fabien Matras compte assumer pleinement, à l’Assemblée nationale comme sur le territoire de la plus grande circonscri­ption du Var. Au lendemain du premier tour, lors du débat organisé parV ar-matin avec son rival frontiste Pierre Jugy, Fabien Matras était apparu épuisé par le marathon de la campagne. Je lui avais lancé en guise de boutade : « Allez, c’est bientôt fini. Vous allez pouvoir faire la sieste sur les bancs de l’Assemblée ! » Il s’était soudain redressé, et m’avait fixé : « Certaineme­nt pas ! »

Préserver la réserve parlementa­ire

C’est ainsi que dès les prochains jours, il proposera un amendement au projet de loi sur la moralisati­on de la vie publique pour préserver la réserve parlementa­ire, sur la base d’un appel à projets des communes. Et qu’il a « quelques idées » en matière de travail en commission­s parlementa­ires. Lui qui rêvait de passer le concours de sapeur-pompier (il l’a d’ailleurs été un temps comme volontaire) s’est désormais trouvé une autre mission de service public.

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(Photo Adeline Lebel) Fabien Matras a été élu dimanche soir avec , % des voix.

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