Le prince Albert II soutient la cause des pollinisatrices
Hier à Mazaugues, le souverain a lancé la journée « Des Fleurs pour les abeilles », destinée à mobiliser le grand public pour semer, chaque 20 juin, des graines de plantes mellifères
Hier à Mazaugues, le prince Albert II est venu soutenir la cause des abeilles, sur le domaine accueillant l’Observatoire français d’apitologie fondé par Thierry Dufresne au coeur du massif de la Sainte-Baume (lire ci-dessous). Très engagé dans la défense de l’environnement et la protection de la biodiversité, le souverain a ainsi apporté sa caution au lancement de la campagne « Des Fleurs pour les abeilles », en présence du préfet du Var Jean-Luc Videlaine. Cet événement est destiné à toucher le grand public et à embarquer les entrepreneurs pour qu’ils s’engagent dans la lutte contre l’une des causes identifiées de la disparition des abeilles : le manque de nourriture.
Un ruban d’un milliard de fleurs
Le mot d’ordre est simple : « Le 20 juin, on sème » et de très grandes entreprises, comme Guerlain, Yoplait, Deloitte, ou le Crédit agricole, dont les représentants étaient présents, suivent cette démarche. Ainsi, aujourd’hui mardi 20 juin, 100000 sachets de 1000 graines seront distribués un peu partout. Aux salariés de ces groupes et de bien d’autres, à charge pour eux de les semer afin de faire pousser des fleurs mellifères. Plus de 1 000 professionnels du végétal sont également mobilisés afin de proposer ces plantes mellifères tout au long de la semaine aux citoyens et consommateurs désireux de se joindre au mouvement. Et comme la sensibilisation du plus grand nombre passe également par les plus jeunes, les crèches Babiloo, autres partenaires de l’opération, mettent les sachets de graines à la disposition de trois cents structures de la petite enfance. « À raison de quatre fleurs pour chaque plante, les 100 000 sachets vont donner un milliard de fleurs, soit un ruban symbolique traversant la France sur 1 000 km de long et un mètre de large », selon Thierry Dufresne. Un vrai garde-manger pour les pollinisatrices, maillon essentiel de notre alimentation.
Un enjeu pour l’humanité
L’enjeu est d’importance, vital même, et le temps est compté car les butineuses ont d’autres ennemis. Cette prise de conscience, que le sort de l’homme est intimement lié à celui de l’abeille, émerge. D’où la nécessité d’encadrer certaines activités et d’en contrôler les effets sur la nature et les interventions menées auprès de la communauté européenne à cet effet. Après avoir cité Victor Hugo, le prince Albert II a souligné : «Telle est je crois notre situation, à la croisée de ce qui fut, de ce monde dont nous avons hérité, de ces dégâts qui ont contribué à le bâtir et qu’il nous faut aujourd’hui corriger, et de ce qui sera, de ce que nous devons construire pour assurer l’avenir de nos enfants ». Avant de remonter dans l’hélicoptère qui l’avait amené sur les lieux, le souverain a rappelé qu’il « faut changer de modèle ».