Notre avis
Le dispositif, avec les voix off et les minauderies entre la vieille dame et le petit génie de la photo, pourra agacer. On pourra aussi trouver ça trop mignon, voire cul cul la praline… Ce serait dommage de s’arrêter à cette première impression. Car si on accepte de faire un bout de chemin avec Agnès Varda et JR, sans a priori, on découvrira la France comme on ne la voit pas beaucoup, ni au cinéma, ni à la télévision. Leur film est charmant, plein d’émotion, de drôlerie et de poésie. En ces temps de cynisme et de sinistrose généralisés, il fait du bien. Et la fin, avec le « no show » de Godard, est géniale. Même si vous n’êtes pas familier de l’univers d’Agnès Varda, ni de celui de JR, vous ne regretterez pas d’avoir fait la balade en leur compagnie.
comme ça maintenant…
Racontez-nous votre mésaventure avec Godard, à la fin du film…
A. V. : Je voulais faire une surprise à JR, qui l’admire et qui me faisait penser à Jean-Luc avec ses lunettes noires. Mais, alors qu’il était censé nous recevoir, on a trouvé porte close. Il a bien fait, au final, de ne pas ouvrir : qu’est-ce qu’on se serait dit ? On s’aimait beaucoup autrefois, mais c’est très loin… JR : J’étais triste pour Agnès mais, au final, Godard nous a offert une scène merveilleuse. C’est comme s’il avait écrit la fin du film.
Ph. D. Avez-vous pu voir Le Redoutable à Cannes ?
A. V. : Oui, c’est un film intéressant. J’adore Louis Garrel, mais je suis gênée parce que j’ai connu Godard. Louis est trop grand, est montré de façon rigolote et c’est trop lié à ma vie pour que je parvienne à décrocher de mes souvenirs…
Aviez-vous le sentiment de faire un feelgood movie ?
A. V. : Non, mais c’est vrai qu’on me dit plus souvent merci que bravo ! [rires]