Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Notre avis

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE DUPUY pdupuy@nicematin.fr

Le dispositif, avec les voix off et les minauderie­s entre la vieille dame et le petit génie de la photo, pourra agacer. On pourra aussi trouver ça trop mignon, voire cul cul la praline… Ce serait dommage de s’arrêter à cette première impression. Car si on accepte de faire un bout de chemin avec Agnès Varda et JR, sans a priori, on découvrira la France comme on ne la voit pas beaucoup, ni au cinéma, ni à la télévision. Leur film est charmant, plein d’émotion, de drôlerie et de poésie. En ces temps de cynisme et de sinistrose généralisé­s, il fait du bien. Et la fin, avec le « no show » de Godard, est géniale. Même si vous n’êtes pas familier de l’univers d’Agnès Varda, ni de celui de JR, vous ne regrettere­z pas d’avoir fait la balade en leur compagnie.

comme ça maintenant…

Racontez-nous votre mésaventur­e avec Godard, à la fin du film…

A. V. : Je voulais faire une surprise à JR, qui l’admire et qui me faisait penser à Jean-Luc avec ses lunettes noires. Mais, alors qu’il était censé nous recevoir, on a trouvé porte close. Il a bien fait, au final, de ne pas ouvrir : qu’est-ce qu’on se serait dit ? On s’aimait beaucoup autrefois, mais c’est très loin… JR : J’étais triste pour Agnès mais, au final, Godard nous a offert une scène merveilleu­se. C’est comme s’il avait écrit la fin du film.

Ph. D. Avez-vous pu voir Le Redoutable à Cannes ?

A. V. : Oui, c’est un film intéressan­t. J’adore Louis Garrel, mais je suis gênée parce que j’ai connu Godard. Louis est trop grand,  est montré de façon rigolote et c’est trop lié à ma vie pour que je parvienne à décrocher de mes souvenirs…

Aviez-vous le sentiment de faire un feelgood movie ?

A. V. : Non, mais c’est vrai qu’on me dit plus souvent merci que bravo ! [rires]

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