Etre à l’heure et vite
Un contre-la-montre de 14 kms ouvre à Düsseldorf l’événement de l’année convoité par les grands noms (Froome, Porte, Quintana, Contador, Bardet)
Dans la ville allemande, surnommée le ‘‘petit Paris’’, tous les espoirs sont autorisés au sein des 22 équipes de neuf coureurs. Il en ira autrement le 23 juillet, sur les Champs-Elysées, au terme des 3540 kilomètres d’un parcours concocté pour ménager le suspense jusqu’à la veille de l’arrivée, lors du second chrono à Marseille.
Froome-Porte, duel attendu
Pour le maillot jaune, Chris Froome et Richie Porte, qui furent associés et même très copains sous le maillot Sky, cherchent à rejeter sur l’autre l’étiquette de favori. « C’est Richie l’homme à battre », assure le Britannique au vu des résultats et de la forme affichée par son rival cette saison. « Chris est le tenant du titre », rétorque l’Australien à propos du triple vainqueur de l’épreuve. Tous s’accordent à étendre à huit-neuf noms les prétendants au podium, voire mieux, avec en premier lieu le Français Romain Bardet qui porte les espérances françaises après sa deuxième place de l’année passée. Le Tour, malgré les affaires passées de dopage à l’origine de la désaffection allemande pendant une dizaine d’années - Düsseldorf marque les retrouvailles -, relève du phénomène social. Il attire la lumière et les risques afférents. En Allemagne, des tireurs d’élite ont pris position. Sur le territoire français, quelque 23.000 gendarmes ou policiers sont mobilisés. Pour la deuxième année, l’unité spécialisée du GIGN est présente. Le dispositif intègre même une brigade avec des chiens dressés pour détecter des explosifs en mouvement au départ et à l’arrivée des étapes d’un parcours subtilement dosé.
Martin en jaune ce soir ?
Dessiné pour que la course ne soit pas verrouillée par une ou deux équipes, le Tour 2017 est un peu moins montagneux que l’édition précédente (23 cols tout de même !). Mais il multiplie les occasions de confrontations. « C’est un parcours atypique, étrange : il y aura beaucoup d’improvisation, d’incertitude », estime le manager de l’équipe de Quintana Eusebio Unzue. En attendant, les hommes de la plaine prennent les devants. La tête d’affiche ? le champion du monde, Peter Sagan, en position de décrocher un sixième maillot vert (classement par points). Le Slovaque et les autres spécialistes venus en nombre (Kittel, Greipel, Cavendish, Démare, Bouhanni, etc), font du Tour le grand rendezvous annuel des sprinteurs. Ils sont attendus demain à Liège, au lendemain du chrono de Düsseldorf qui court le risque de la pluie, sous les yeux de la nouvelle ministre des Sports Laura Flessel. Le public allemand veut croire que l’un des siens (Tony Martin ?) portera le premier maillot jaune.