Au Gaou, ils ont plongé «à l’ancienne»
Fidèle à la tradition, le Club de plongée six-fournais s’est offert, hier matin devant la presqu’île, une sortie en mer avec de l’équipement vintage pour rendre hommage aux « Mousquemers » Hommage aux « Mousquemers »
Finalement, c’était un temps à ne pas mettre un hommegrenouille dans l’eau. Du soleil et de l’azur, certes, mais aussi un vent à envoyer valser les goélands, une mer d’écume et des vagues à faire passer le cap Sicié pour la pointe du Raz. Hier matin pourtant, rien n’aurait pu détourner les douze courageux du Club de plongée six-fournais de leur objectif : un petit plouf en mode vintage devant la presqu’île du Gaou, comme ils en ont pris l’habitude depuis quelques années. Une sortie sous la Méditerranée avec de l’équipement d’époque, histoire de « rigoler un peu avec du matos qui n’a plus cours ». Histoire aussi et surtout de rendre hommage aux Cousteau, Dumas, Taillez et autres pionniers du scaphandre autonome.
Sortie écourtée
« C’est le lieu symbolique du premier film du Commandant » (voir par ailleurs), nous rappelle ainsi le président Jacques Dubly, tout en installant son « mythique » détendeur Royal Mistral et sa bouée Fenzy. A ses côtés, Jean-Pierre, une plongée à mètres en carrière et un magnifique bonnet rouge tricoté par sa mère, tient à nous montrer son Calypso Phot, premier appareil conçu (en ) pour la photo immergée, et son flash magnésique. Pas de doute, il y a de jolies pièces « antiques » au mètre cube d’eau salée. Chapeautée par le comité départemental de plongée, avec l’aide du musée Dumas de Sanary qui a notamment prêté les blocs «à l’ancienne », sans manomètre, la manifestation a rapidement attiré son lot de curieux. Et quand l’heure de se jeter à la mer est venue, on a senti l’excitation gagner autant les rangs des spectateurs que les vieux masques et les vieilles palmes. Sauf que rapidement aussi, la houle s’est faite menaçante et a passablement écourté la balade dans un monde du silence devenu pour le moins agité. Les plongeurs « sécu » ont même dû intervenir pour faciliter la sortie de l’eau d’un des membres de l’équipe, quand d’autres ont fini par s’accrocher aux rochers faute de parvenir à rentrer ! Verdict? «On avait un peu l’impression d’être dans une machine à laver, sans visibilité» lâche Hervé dans un sourire… fatigué. «On n’est pas parti loin, et on n’a pas plongé à plus de m, mais c’était rock’n’roll.» Jean-Pierre ne disait pas le contraire : «Une fois par an, c’est bien. On comprend pourquoi le matériel a évolué…» Et pourquoi, eux, se sont ensuite offert un verre du réconfort bien mérité. Le mot « Mousquemers » a été inventé par Philippe Tailliez pour désigner un groupe d’amis passionnés de plongée sous-marine, constitué du capitaine de frégate Philippe Tailliez, du lieutenant de vaisseau Jacques-Yves Cousteau et de Frédéric Dumas.
En , ce trio va réaliser le premier film sous-marin français, Par dix-huit mètres de fond, puis le premier film en scaphandre autonome, Épaves , à la suite de l’invention la même année du détendeur par JacquesYves Cousteau avec l’ingénieur Émile Gagnan.
Par dix-huit mètres de fond montre des parties de chasse sous-marine en Méditerranée et révèle pour la première fois au public le spectacle vivant sous-marin. Les scènes ont été filmées autour de l’archipel des Embiez, du côté des basses Moulinières mais aussi entre la pointe du Mouret et la pointe du Mal Dormi. Il a obtenu le premier prix du Congrès du film documentaire en .