Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Assises du Var: troisième procès pour le «gourou» de Valbonne

- G. D.

Pour la troisième fois en un peu moins de quatre ans, Sean O’Neil, un informatic­ien australien de 45 ans, qui vivait dans les Alpes-Maritimes à Valbonne, va comparaîtr­e cette semaine en audience criminelle, pour répondre des mêmes accusation­s. Devant la cour d’assises du Var, à Draguignan, cette fois. On lui reproche des viols aggravés, en raison de la vulnérabil­ité des victimes, sur trois adolescent­es, alors âgées de 15 à 16 ans, entre 2009 et 2010 à son domicile de Valbonne. Outre un séjour irrégulier sur le territoire.

Après cassation

Placé en détention provisoire le 22 septembre 2010, pour ces faits qu’il a niés, Sean O’Neil a été jugé une première fois par les assises des Alpes-Maritimes, qui l’ont condamné le 16 octobre 2013 à quinze ans de réclusion. Il a fait appel et a subi, le 9 mars 2015 devant la cour d’assises des Bouches-duRhône, une nouvelle condamnati­on à dix-neuf ans de réclusion. S’il se retrouvera cette semaine dans le box à Draguignan, c’est parce que la cour de cassation a annulé l’arrêt d’assises d’Aixen-Provence, et désigné la cour d’assises du Var pour un troisième débat. Le motif de la cassation n’est pas en lien avec les faits principaux reprochés à l’accusé, mais avec les conditions dans lesquelles a été prononcée contre lui une interdicti­on définitive du territoire.

Comme un gourou

Sean O’Neil, qui vouait un culte à Krishna, avait incontesta­blement une aura aux yeux des lycéennes de Valbonne qu’il avait rencontrée­s sur Internet. Il y avait d’abord eu Marie, rencontrée une première fois le jour de ses 15 ans, et qui était rapidement venue s’installer chez lui, avec l’assentimen­t de sa mère. C’est Marie qui avait fait en sorte de présenter son compagnon à Françoise, une autre jeune fille du lycée. Ensemble, elles ont eu, avec celui qu’elles appelaient « mon roi », des relations sexuelles de groupe, entrecoupé­es de longues heures de prières à Krishna. Devenues « esclave » ou « maîtresse », toutes deux ont adopté l’alimentati­on végétarien­ne prônée par leur mentor.

Contrainte niée

Au bout de huit mois de ce régime, Françoise s’es t demandée si cette relation tenait de la fascinatio­n ou de l’emprise. Elle s’en est ouverte à l’assistante sociale de son lycée, et un signalemen­t a aussitôt été adressé au parquet de Grasse. Une troisième jeune fille, identifiée lors de l’enquête, n’a pas souhaité se constituer partie civile. Sean O’Neil a toujours nié avoir contraint ces jeunes filles à quoi que ce soit. S’il convenait s’en vouloir de quelque chose, c’était d’avoir cédé aux appétits sexuels débridés des adolescent­es. Quatre jours de débats, à partir de lundi, ont été prévus pour ce troisième procès.

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