Nice KM 100, l’agriculture 2.0 au service du territoire
La ville innovante, c’est aussi l’agriculture, le comportement alimentaire. La preuve avec l’association Nice KM 100, présente à Innovative City, qui veut revitaliser le tissu économique du haut et moyen pays autour d’un système productif agroalimentaire écologique de dernière génération, conjuguant innovation de pointe et respect de la tradition. En résumé, prôner une alimentation de qualité, s’inscrivant dans la durée et la proximité, pour répondre aux besoins essentiels du plus grand nombre. Les têtes pensantes de ce projet: trois Niçois Jérôme Barel, Félix Kudelka et Olivier Bertolotti qui estiment que «C’est le bon moment de sensibiliser le public aux enjeux majeurs de réchauffement climatique, de santé publique et de biodiversité sur le territoire maralpin. Et Nice KM 100 met l’accent, non pas sur une logique de production de masse, mais sur le qualitatif. Le département des AlpesMaritimes s’y prête car ses terres n’ont pas été polluées par les engrais de l’agriculture intensive.»
Circuit court
Comment ? En se tournant vers une agriculture 2.0 et en privilégiant les circuits courts. « Nous voulons mettre sur pied une filière d’excellence
avec, de haut en bas de la chaîne de valeur, des méthodes nouvelles permettant de faire du bien à la terre et aux gens, souligne Jérôme Barel. On arrivera à un tel résultat en appliquant les technologies récentes pour faire baisser les coûts et en optant pour des approches respectueuses de l’environnement comme la permaculture ou l’agroécologie. Bientôt, le très haut débit sera déployé dans tous les villages reculés. Le digital appliqué à l’agriculture a aussi changé la donne. Les drones et les capteurs peuvent désormais surveiller les cultures… Tout cela peut inciter les gens à se transformer en agriculteurs 2.0. Qualité, excellence, proximité et identité sont les maîtres mots de Nice KM 100. » Les trois responsables veulent également suivre le modèle développé en Italie qui consiste à utiliser des cultivars rares : « Toutes les espèces écartées car trop fragiles, au profit de l’agriculture intensive. Il ne reste que 10 à 15 % des espèces qui existaient avant-guerre. Bien évidemment, il s’agit d’un marché de niche mais avec des produits de qualité que l’on peut vendre à bon prix.»
Ubérisation et qualité
Le projet prévoit d’englober toute la production agricole dans un rayon de 100 km (jusqu’à Cuneo en Italie en passant par Digne dans les AHP et Brignoles dans le Var). Pour cela, il faut trouver les parcelles. Étant donné la superficie restreinte en plaine de la région, l’objectif de Nice KM 100 est de se rapprocher des communes de l’arrière-pays afin qu’elles s’impliquent dans le projet en convainquant les propriétaires privés de louer leurs terres inexploitées. Ensuite, et c’est là que le digital prend la relève, il faut mettre en relation les parties prenantes en ubérisant le circuit via des plateformes de désintermédiation à l’instar de monpotager.com. Le consommateur souscrit un contrat de bail avec le paysan pour disposer de sa propre parcelle et de ses légumes cultivés et livrés par le paysan. Un système gagnant-gagnant pour tous: l’agriculteur a une visibilité et une pérennité de la commande sur sa production à venir ; le propriétaire terrien connaît à l’avance sa recette au fur et à mesure de ses souscriptions et le consommateur se régale en mangeant des légumes et fruits bio, de qualité et de proximité. Nice KM 100 accompagne à chaque étape les parties prenantes que ce soit dans la recherche des terres, l’étude des sols, pour trouver les moyens matériels et humains, le choix des semences, les variétés rares « en collaboration avec l’Inra » La prochaine étape? «Identifier les personnes les plus volontaires pour lancer le pilote. »
« Qualité, excellence, proximité et identité sont les maîtres mots du projet. » Jérôme Barel