Var-Matin (La Seyne / Sanary)

«J’ai besoin de passer un cap» ‘‘ C’est la première fois que je n’arrive pas à Jean-Bouin, avec mes amis d’enfance”

Après 8 ans au Stade Français, Hugo Bonneval a sauté le pas. En quête de nouveaux défis, le jeune arrière a décidé de sortir de son cocon. Et prend doucement ses marques dans son nouveau club

- Textes : Fanny ROCA Photo : Frank MULLER

‘‘ Je veux passer ce cap. Gagner des titres. Et retrouver l’équipe de France”

De Toulon, il ne connaît pour l’instant que les infrastruc­tures du centre d’entraîneme­nt de Berg, en périphérie de la ville. À peine a-t-il eu l’occasion d’apercevoir la mer. Débarqué au dernier moment, pour ne pas manquer, lundi, la reprise anticipée des recrues, Hugo Bonneval prend ses marques. Raphaël Lakafia, son pote du Stade Français, n’est jamais bien loin. Sur le terrain comme dans la vie. « Comme je suis tout seul, pour l’instant, je vais vivre chez lui pendant deux semaines, confie le jeune homme. Je suis bien content qu’il soit là. Avoir une personne de confiance autour de toi, que tu connais, dans un milieu que tu ne connais pas, c’est plus facile. Et puis Raphaël a déjà changé de club. Il sait comment l’appréhende­r. » Pour le Parisien de 26 ans, formé au Stade Français où il a ensuite effectué toute sa carrière, c’est en revanche une grande première. «Et ça fait bizarre, reconnaît-il. C’est une sensation particuliè­re. C’est la première fois que je change de club, que je n’arrive pas à Jean-Bouin avec mes amis d’enfance. » Le garçon avait été contacté par le RCT. Il y a trois ou quatre ans. Un peu trop tôt, encore... «J’avais discuté avec Mourad Boudjellal... et j’avais resigné 4 ans au Stade Français derrière, raconte-t-il ainsi. Il n’y avait rien qui n’allait pas. C’est juste que j’avais 21 ans, j’étais parisien, célibatair­e, sans enfant. J’avais encore besoin d’aller chez mes parents le week-end, de voir mon demi-frère, mon frère à Paris, d’avoir mes amis proches de moi. C’est ce qui me plaisait dans ma vie de sportif au quotidien. » Hugo Bonneval a évolué. Il est devenu papa, aussi. « J’ai grandi, confirme-t-il. Je n’ai plus besoin des mêmes choses, mes attentes évoluent. J’avais besoin de changer ma routine, de découvrir une autre manière de vivre. Un autre endroit, une place forte du rugby français. » Alors, lorsque les recruteurs toulonnais sont revenus vers lui, dans le courant de la saison dernière, le garçon n’a pas hésité trop longtemps. « Je suis arrivé à un moment de ma vie de joueur et d’homme, où je pense que c’était le bon moment pour changer, poursuit-il. Plus tard, ça m’aurait amené à 29-30 ans. Estce que je serais parti de Paris en n’ayant connu que ça avant ? Je ne sais pas. Aujourd’hui, je crois que c’est le bon moment. Je l’espère en tout cas. » Se mettre en danger. Sortir de sa zone de confort. L’arrière internatio­nal sait bien, même si le Gallois Leigh Halfpenny ne fait plus partie de l’effectif, que la concurrenc­e investit toutes les lignes, au RCT. «Elle existe dans tous les grands clubs de France et d’Europe, évacue-t-il. C’est même important qu’on soit nombreux, aujourd’hui, vu l’évolution du jeu et l’enchaîneme­nt des matches. » Et puis le garçon n’a pas vraiment l’intention de buller, sur la côte d’azur... Le défi est grand. Personnel. «En tant que joueur, j’ai besoin de passer un cap, appuie-t-il. Je veux passer ce cap. Je veux gagner des titres, faire des matches de haut niveau tous les week-ends. La H Cup, c’est une compétitio­n qui fait rêver, aussi, avec des matches très excitants à jouer. Et je veux retrouver l’équipe de France. J’aimerais beaucoup. » Il y a une dizaine d’années, Fabien Galthié et Fabrice Landreau entraînaie­nt, ensemble, le Stade Français. Hugo était déjà au club. Chez les jeunes. De temps en temps, le tout nouvel entraîneur adjoint du RCT passait les observer, du bord du terrain, à Vaucresson. Il va pouvoir constater comme le gamin a changé...

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