Saint-Barthélemy entretient les légendes de Salernes
Les cigales chantent à s’en rendre aphones sous le rempart naturel de Saint-Barthélemy, dans le Var. Entre deux falaises taillées au scalpel, le Saint est à la fête depuis que les Salernois, harassés par des mois de sécheresse, l’ont imploré un jour de mai 1868. Devant la petite chapelle, la pluie est alors tombée. La miséricorde est venue, sans doute, imprégner ce lieu indissociable de l’histoire du village. Lumière, verdure et calme guident les premiers pas du visiteur. Le site apaise, réjouit le coeur. Dès lors, l’aventure commence et la température descend de plusieurs degrés. Les moins intrépides poseront sacs et paniers de victuailles juste après avoir franchi le pont de bois où la source appelle à la trempette et au piquenique. En regardant bien, de petites pierres rouges au fond de l’eau attirent le regard. La légende raconte que ce sont les gouttes de sang du Saint, mis au supplice, quelques siècles avant son miracle. Passé le parc ombragé et l’édifice religieux, le promeneur peut alors emprunter un petit sentier. Sa balade l’emmène vers des grottes, où des restes humains auraient jadis été retrouvés. Les premiers Salernois auraient vécu en troglodytes... Maurice Emphoux, fabricant de carrelages à Salernes et intarissable sur la grande histoire locale, ajoute même que certains d’entre eux étaient... cannibales. Allez savoir... Les vestiges préhistoriques, certes disparus, entretiennent les légendes. Comme celle du Trou du loup, l’une des dernières grottes situées à la fin du parcours et dont un bloc de pierre barre en partie l’entrée. Pour se marier dans l’année, il suffit d’en faire le tour. Vraiment Salernois. Vraiment incontournable. Saint-Barthélemy a la cote dans ce bout de Provence. Il n’y a qu’à voir l’hétérogénéité de la petite foule qui s’y presse chaque jour. Pas souvent pour prier le Saint, mais toujours pour passer un bon moment.
Son parc, sa source et ses grottes offrent une aire de jeu grandeur nature aux enfants... Aux aventuriers et aux rêveurs aussi