Ride et Hanna El Khatib enflamment le Gaou L’AVIS des spectateurs
SIMON F. (TOULON) Les gros riffs de guitare électrique et les déchaînements de batterie psychédéliques de Ride ont dû effrayer les poissons de la presqu’île... Quant à la virtuosité du rock folk d’Hanna El Khatib, sûr que le nirvana musical n’était pas loin !
ERIC (LA SEYNE) Ça rappelle des souvenirs. C’est chouette de faire revivre cet endroit, qui est juste majestueux pour les concerts. Il a l’odeur du mythique, mais hélas disparu, festival des Voix du Gaou (celle des pins qui ombragent la presqu’île bruscaine). Il a aussi la couleur des Voix du Gaou (ses eaux vertes translucides). Et finalement même le son, puisque vous êtes accueillis au rythme des… cigales. Oui, mais c’est pourtant la troisième édition du Pointu Festival qui s’est déroulée, vous l’aurez compris, sur la presqu’île du Gaou, lieu mythique où se produisaient il y a peu les Iggy Pop, Placebo, Mika, Stromae, Coldplay, Muse, The Cure, Lavilliers, Higelin (père et fille), Aubert… n’en jetez plus ! Samedi, l’affiche était moins ronflante. Et pour cause, c’est la musique indie (qui qualifie des artistes évoluant hors des labels majeurs), qui était à l’ordre du soir, avec quatre gangs pas forcément connus du grand public. Et pourtant… Cela n’a pas empêché une affluence record, avec aux alentours de 5 000 personnes rassemblées pour un pèlerinage sur la lagune six-fournaise de nouveau dédiée aux concerts. Des concerts, justement, il y en a eu quatre pour cette première soirée entièrement gratuite. On a commencé, alors qu’il faisait encore jour, par les Français de The Spitters. Avec du punk-garage bien costaud, histoire de faire sauter d’entrée de jeu les bouchons de cérumen et faire la place pour Kurt Vile and the Violators, et une heure de folk quelque peu monocorde pour le Ricain de Pennsylvanie. Le curseur est ensuite monté de plusieurs crans, avec les British de Ride. Les pionniers du shoegaze (terme qui définit les groupes qui jouent avec beaucoup d’effets de guitares, et qui donc actionnent leurs pédales constamment, ce qui peut laisser penser qu’ils regardent… leurs chaussures) ont livré un set surpuissant. On pense là à deux titres monstrueux et hautement recommandables, Charm Assault et Seagullf, qui ont laissé quasi KO le public six-fournais, où une forte « colonie » anglaise avait d’ailleurs pris place en fosse pour soutenir le groupe venu d’Oxford. Pour conclure, aux alentours de minuit, on est ensuite retourné aux USA, avec le Californien Hanni El Kathib. HEK, pour les intimes, qui a été fidèle à sa réputation avec un set sauvage, brut de décoffrage, mêlant punk, rock énergique, blues et funk. Et que même les premières gouttes de pluie n’ont pu calmer…