Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Bernard Bénet: «Je reviens aux affaires!»

Déçu par «le manque d’animations dans le quartier», l’emblématiq­ue patron de bar aux Sablettes, à La Seyne, relance son associatio­n de commerçant­s. Interview sans langue de bois

- PROPOS RECUEILLIS PAR MA. D. mdalaine@nicematin.fr

Alors comme ça, vous voulez revenir aux affaires ?

Laissez-moi d’abord vous raconter quelque chose. En , quand Marc Vuillemot a été élu maire, la Ville a choisi de remettre un marché artisanal nocturne sur l’avenue de Gaulle pour dynamiser le quartier, après qu’Arthur Paecht l’avait déplacé dans le parc Braudel. Comme on soutenait cette initiative, on a décidé d’apporter aussi notre touche pour les animations.

C’est là qu’est née votre associatio­n ?

Exactement. J’ai créé l’associatio­n des commerçant­s du Sud de La Seyne. Cet été-là, on a tiré quatre feux d’artifice, payés par les commerçant­s. En , on en fait six (dont deux payés par la Ville, ndlr). Et on a commencé à faire des animations. En , pour vous dire, on a fait l’arrivée des Rois mages aux Sablettes, deux salons autos, un village des pirates pendant trois jours, deux concentrat­ions d’Harley, une exposition de véhicules anciens, mille baigneurs au bain de Noël… Et puis un jour, je suis tombé.

Vous êtes tombé ?

Oui. C’était fin , je distribuai­s des tracts et je me suis écroulé de fatigue. Je me suis dit : “À quoi bon se lever le c… ?”. Je mettais de l’argent de ma poche, je faisais tout tout seul, je n’avais pas de remercieme­nt, rien. J’ai décidé d’arrêter l’associatio­n. Sauf que depuis, c’est grave.

Qu’est-ce qu’il se passe ? Bah, plus grand-chose justement. La Ville aurait pu maintenir quelques manifestat­ions, mais elle ne l’a pas fait. Il suffit de voir ce qu’est devenue la chasse aux oeufs… Autre exemple : il y avait un trampoline depuis seize ans sur l’esplanade. Et bien, un mois avant la saison, la municipali­té l’a supprimé. Le problème, c’est qu’à La Seyne, ils voudraient enlever le côté populaire pour faire comme à Sanary. Mais on n’est pas Sanary, hein.

Et la nouvelle associatio­n de commerçant­s ?

Ce sont des profession­nels qui travaillen­t le jour. Ce qu’il se passe ou pas la nuit, ce n’est pas leur problème. Le marché qui était sur Pompidou a été déplacé sur l’esplanade Boeuf. On a fait un bond de dix ans en arrière. Pire : ce n’est plus que quatre jours par semaine au lieu de sept. Donc voilà, je reviens aux affaires.

Mais vous revenez pour quoi faire ?

Bah déjà, j’ai envoyé une lettre à la Ville pour leur dire que j’allais remettre ce marché sept jours dans la semaine. Et puis il faut de nouveau des animations. Donc en plus de l’associatio­n, que je vais relancer, je vais créer un comité d’animations. Comme ça, vient qui veut me filer un coup de main : des jeunes, des vieux, je m’en fiche.

Et vous avez les moyens financiers ?

On se débrouille­ra. J’aurai un budget de   euros. Dès septembre, je fais mes demandes de subvention­s. On fera venir les Harley ; en octobre, nous organisero­ns un salon auto et hop, c’est reparti.

Et les feux d’artifice ?

On verra l’été prochain. Mais avec ces histoires de sécurité, là… Ça fait quand même une bonne excuse aux collectivi­tés pour ne rien f… À ce rythme, ils vont aller ailleurs, les gars.

Vous croyez que ça arrange la commune de ne pas tirer de feu d’artifice ?

Je ne dis pas ça. Mais il faut arrêter avec le risque terroriste. Il ya   morts sur la route chaque année (  en fait, ndlr), ce n’est pas pour autant qu’on ne prend plus le volant. Les préfets sont les marabouts et les maires ne veulent pas être emm… voilà. Moi je vais prendre le risque. Sinon on ne fait plus rien.

Vous pensez que vous y arriverez ?

Évidemment. Je vais faire ce que je sais faire. Notez que je n’en veux pas à la municipali­té en place mais bon, il faut travailler main dans la main.

Vous qui êtes là depuis  ans, c’était comment les Sablettes avant ?

Il y a  ans, vous mettiez un quart d’heure à faire dix mètres. C’était noir de monde, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise…

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(Photo Dominique Leriche) Bernard Bénet, patron du bar L’Escale « depuis  ans », aux Sablettes.

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