«Le feu a détruit 43 ans de travail et de labeur…»
Hier après-midi, 15 heures et des poussières, sur le bord de 6202, entre le fracas des bombardiers et les sirènes hurlantes, un homme au visage usé regarde la fumée s’élever du garage Mouriez, dont il est le gérant depuis 1974. Il a tout perdu, fond en sanglots devant les caméras. Ne peut en dire plus. Et retourne au triste spectacle de sa vie en cendres. Mathieu Pigaglio, de la carrosserie voisine, a eu plus de chance. Il a « vu la fumée s’approcher petit à petit de la maison, les flammes étaient à quatre mètres. » Il a « sorti tous les véhicules et le plus d’outillage possible pour éviter que ça prenne feu » .Etlàil « attend ». Rongé par le stress. « Le feu arrive, on verra par la suite mais là, on ne peut rien faire. » L’adjoint au maire de Castagniers, Jacques Murris, est sur place. Il fait le point de la situation : « Une maison a été légèrement touchée, vide: le quartier du Mouriez avait été évacué. Heureusement que les hélicos sont arrivés très rapidement, ils rechargent en une minute ».
« Des flammes de mètres de haut »
Il est près de 17 heures. Le pire est passé : « C’était très impressionnant vers 16 heures. Ça s’est calmé heureusement, tout le monde est en sécurité… Mais j’ai vu des flammes d’une quinzaine de mètres ! » Évelyne Clément, la directrice du domaine de Massac à Aspremont, n’est pas rassurée. Elle a aidé le centre hippique voisin à évacuer ses chevaux. Et elle regarde le feu. « Pour l’instant on ne bouge pas mais on en a quand même cinquante chevaux nous aussi ». Le feu progresse, « il n’est pas très loin. Si ça passe le vallon, c’est chez nous. On est tous prêts à partir et à évacuer ». Elle mesure : « Si les flammes arrivent, il n’y a pas cinquante solutions : il faut partir. On est au-dessus du vallon obscur, c’est des résineux et des pins, une végétation très sèche. Il n’a pas plu pendant des mois… »
Du relâchement dans le débroussaillage
« C’est la sécheresse », confirme le maire d’Aspremont, Alexandre Feretti. Mais il n’y a pas que ça : « Les ronces poussent plus vite que les bonnes choses. C’est un problème… Il y a du relâchement dans le débroussaillage. On est obligés de contacter plusieurs fois par écrit les riverains : les gens laissent pousser… Chaque propriétaire doit entretenir, ce n’est pas toujours le cas malheureusement et ça peut présenter de gros risques… »