Les collectivités locales devront se serrer la ceinture
À l’occasion de la Conférence nationale des territoires, les associations d’élus se sont déclarées, hier, satisfaites de la méthode employée mais redoutes les propositions financières du Président
L «e point de départ c’est de travailler ensemble à l’élaboration d’un pacte entre l’État et les collectivités territoriales », a expliqué André Laignel (PS), président du Comité des finances locales, à l’issue du discours du président de la République. «Iln’y a pas de difficultés entre nous » ,at-il ajouté. Les associations d’élus se sont déclarées, hier, satisfaites de la méthode employée à l’occasion de la Conférence nationale des territoires, l’élaboration d’un pacte, mais se sont montrées inquiètes à propos des propositions financières d’Emmanuel Macron. « Ce qui est plus compliqué, c’est que le dispositif repose pour l’essentiel sur le plan financier, avec deux points importants : on nous demande 13 milliards d’économies sur 5 ans, et la réforme de la taxe d’habitation qui constitue une entorse au lien entre le citoyen et ses élus », a poursuivi André Laignel.
« Nous allons vers une instance de discussion »
« Nous sommes satisfaits de l’organisation de cette conférence, satisfaits du calendrier rapide pour mettre au point un pacte girondin, et satisfaits de la vision partagée de ce qu’est un pacte, c’est-à-dire des négociations qui permettent d’associer les points de vue de deux partenaires », a déclaré de son côté François Baroin (Les Républicains), président de l’Association des maires de France (AMF).
Il s’est aussi montré satisfait de la loi d’orientation sur la mobilité proposée par le Président « pour régler les problématiques de transport ». Mais, en revanche, en ce qui concerne les dotations, « j’aimerais avoir compris que pour le projet de loi de finances 2018 il n’y aura pas d’effort supplémentaire pour les collectivités », a déclaré le maire de Troyes, observant que pour la taxe d’habitation, « il n’y pas un élu local qui sera favorable à sa suppression ».
« Nous avions craint que cette conférence soit une instance d’information, mais nous allons vers une instance de discussion », a dit Olivier Dussopt (PS) pour l’Association des petites villes de France. « Mais sur la taxe d’habitation il y a un problème de calendrier », a-t-il indiqué. « La précipitation ne nous semble pas cohérente avec la nécessité d’une réflexion sur les finances locales. » Les centristes Philippe Laurent (AMF) et Vanick Berberian (Maires ruraux) se sont réjouis de
la volonté du président de la République de faire évoluer la haute fonction publique. De son côté, le président de l’Association des régions de France, Philippe Richert (LR), a affirmé, sur LCI : « On a tout un ensemble de mesures sur lesquelles on peut travailler, pour essayer non pas simplement de nous faire inscrire des recettes en moins [...] mais pour regarder comment ensemble on peut gérer plus efficacement le delta entre les ressources et les dépenses ».