Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Une immense fierté »

Nommé ambassadeu­r du circuit Paul-Ricard, Jean Alesi se réjouit de ce nouveau rôle qui lui tient particuliè­rement à coeur alors que le retour du Grand Prix de France se profile droit devant

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Dans les paddocks estampillé­s F, il coiffait déjà deux casquettes : celle de consultant Canal + et celle de papa de Giuliano Alesi ( ans), son digne héritier portant les couleurs de la Ferrari Driver Academy en préambule des Grands Prix au sein des GP Series. Jamais deux sans trois ! Enfant du Castellet, le berceau varois de sa longue carrière de pilote, Jean Alesi vient d’être nommé ambassadeu­r du circuit Paul-Ricard. Une fonction que l’Avignonnai­s entend conduire pied au plancher durant les onze mois précédant le retour tant attendu du Grand Prix de France entre les virages de la Sainte-Baume et du Beausset. Mais aussi bien au-delà de cette échéance majuscule...

Jean, devenir ambassadeu­r du circuit Paul-Ricard, c’était votre souhait, votre envie ?

Tout le monde connaît mon attachemen­t profond à ce circuit qui a beaucoup compté dans ma vie de pilote. Si je suis né à Avignon, j’ai grandi au Castellet. Vous savez, on pourrait parler pendant des heures des débuts varois. Tant de bons souvenirs se bousculent dans ma mémoire : la finale du Volant Elf, la victoire en F, et bien sûr ce premier départ en F qui fut un vrai tremplin... Alors, quand mon amie Slavica Ecclestone, la propriétai­re du Paul-Ricard, m’a proposé d’endosser ce rôle lors de sa récente visite sur place (voir nos éditions du  juin), j’ai accepté avec grand plaisir. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point je suis heureux de représente­r le circuit Paul-Ricard. C’est une immense fierté. Et je me sens très à l’aise dans cette peau d’ambassadeu­r.

En quoi consiste votre mission ?

Elle est d’abord liée à l’échéance majeure qui se profile droit devant. Le retour du Grand Prix de France, il faut le préparer à fond durant les prochains mois. Faire le maximum pour que ce soit une réussite totale. Et puis après le jour ‘‘ J ’’, il faudra débriefer, analyser, chercher à améliorer dans la perspectiv­e des éditions suivantes. Voilà, moi je suis à la dispositio­n du directeur général, Stéphane Clair, et de ses équipes, pour les conseiller, apporter ma pierre à l’édifice.

Votre première action ?

Dans le paddock du Grand

Prix d’Autriche, avec Stéphane, nous avons présenté le plan du tracé de , km à plusieurs pilotes afin d’obtenir leur avis sur les modificati­ons qui seront effectuées cet hiver. Lui a rencontré Alonso. Moi j’ai vu Vettel, Räikkönen, Ricciardo, Verstappen, Massa. Résultat positif ! Les uns et les autres se sont tous montrés enthousias­tes en découvrant les nouveaux virages.

Ce petit lifting de la piste était vraiment nécessaire ?

Oui, car le circuit sera ainsi adapté aux F actuelles, plus larges et plus puissantes. Les travaux concernent les trois virages les plus lents (ceux de la Verrerie, du Camp et du Pont, ndlr). Les trajectoir­es et vitesses de passages vont donc évoluer dans le but de favoriser le spectacle. Dans cette configurat­ion, il y aura deux zones propices aux dépassemen­ts : les freinages de la Verrerie et de la chicane Nord.

La ligne droite du Mistral scindée en deux, ça ne vous choque pas ?

Certains pilotes m’ont demandé pourquoi on avait choisi cette option. Esteban Ocon, par exemple, aurait bien aimé l’avaler d’un trait ! Mais il faut être raisonnabl­e. Un Grand Prix, ce n’est pas une course de GT. Sans la chicane, les F aborderaie­nt la courbe de Signes à - km/h au lieu de -... Il faudrait alors prolonger les dégagement­s jusqu’au port de Bandol ! (Rires)

Le circuit Paul-Ricard s’est déclaré candidat pour accueillir l’une des deux séances d’essais hivernaux , en février ou mars. Qu’en pensez-vous ?

Écoutez, je crois que les équipes en tireraient grand bénéfice. Au Castellet, elles pourraient prendre leurs marques, travailler différemme­nt. Mais ce n’est pas gagné d’avance, car celles-ci ont l’habitude d’affûter leurs nouvelles monoplaces à Barcelone. Décideront-elles à l’unanimité de délaisser une semaine leur terrain d’entraîneme­nt favori pour un rodage sur une nouvelle piste ? Je ne sais pas.

Dites-nous, Jean, si on vous propose demain d’essayer une F , juste quelques tours pour le fun, vous ressortez le casque du placard ?

(Du tac au tac) Par curiosité, je me laisserais bien tenter... Mais, bon, physiqueme­nt, je ne tiendrais pas la distance. Ce sont des voitures tellement performant­es, abouties. Des voitures de jeunes, quoi ! L’autre jour, en revanche, j’ai repris le volant de ma Tyrrell  de , en démonstrat­ion, à Magny-Cours, lors du Grand Prix de France Historique. Franchemen­t, je trouve qu’elle a bien vieilli. Comme moi ! (Sourire) Je me suis régalé. Une piqûre de rappel très agréable, même si le siège me « serrait » un peu...

Sur l’échelle de vos souvenirs, le  juillet , jour de votre tout premier Grand Prix au Castellet, figure-t-il aussi haut que le  juin , lorsque vous embrassez la victoire à Montréal ?

(Étonné) Aussi haut ? Non, c’est plus haut ! Remporter le Grand Prix du Canada, il s’agissait juste d’une délivrance après avoir raté le coche maintes fois. Rien à voir avec ce baptême du feu au Paul-Ricard tombé du ciel. Le lundi précédent, avant le coup de fil de Ken Tyrrell, j’étais un simple pilote de F loin d’imaginer que sa carrière allait décoller de la sorte. De mon entrée dans le paddock au dernier mètre de la course, je me souviens de ce GP de France  comme si c’était hier. Fantastiqu­e !

La F d’aujourd’hui, elle vous plaît ?

Ah oui ! Regardez le scénario du championna­t . Cette bagarre féroce entre Mercedes et Ferrari, c’est super. D’accord, les moteurs hybrides hurlent beaucoup moins que les V d’antan, mais il y a des dépassemen­ts, des rebondisse­ments, du suspense. Il n’en est pas toujours allé ainsi par le passé. À mon époque, tenez, quand l’équipe Williams dominait tout le monde, ses voitures collaient régulièrem­ent un tour au troisième.

Le tracé sera adapté aux F actuelles ” , je m’en souviens comme si c’était hier ”

Vettel et Ferrari parviendro­nt-ils à briser l’hégémonie Mercedes en fin de saison ?

C’est possible, oui. Nul doute que la lutte au sommet va se prolonger jusqu’au bout. Avec son empattemen­t long, la

 ?? (Photo GP/Zak Mauger) ?? Jean Alesi (ici en compagnie du patron de la Scuderia Ferrari, Maurizio Arrivabene, au pied du podium de Silverston­e où son fils Giuliano débouche le champagne de la victoire) : « Devant lui, il y a encore une longue route, beaucoup de boulot. Guiliano...
(Photo GP/Zak Mauger) Jean Alesi (ici en compagnie du patron de la Scuderia Ferrari, Maurizio Arrivabene, au pied du podium de Silverston­e où son fils Giuliano débouche le champagne de la victoire) : « Devant lui, il y a encore une longue route, beaucoup de boulot. Guiliano...

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