Grève générale au Venezuela
Détritus, branches d’arbres ou cordes : tout était bon pour dresser des barricades dans Caracas, en partie paralysée, hier, au premier jour d’une grève générale de 48 heures contre l’élection dimanche d’une Assemblée constituante voulue par le président socialiste Nicolas Maduro. Le même jour, les Etats-Unis annonçaient des sanctions contre 13 actuels et anciens hauts responsables gouvernementaux vénézuéliens. De nombreuses rues étaient bloquées, principalement dans le sud-est et l’est de la capitale vénézuélienne, bastions traditionnels de l’opposition. « Finie la dictature ! », pouvait-on lire sur des banderoles accrochées dès six heures du matin à Caracas et dans d’autres villes. Les antichavistes (du nom d’Hugo Chavez, président de 1999 à son décès en 2013, dont l’actuel président Nicolas Maduro est l’héritier) contestent les modalités du scrutin de dimanche. Ils voient dans ce projet de réécrire la Constitution un moyen pour M. Maduro de se cramponner au pouvoir, contourner le Parlement élu, où l’opposition est majoritaire, et éviter l’élection présidentielle de fin 2018. Quelque 70 % des Vénézuéliens sont opposés à l’Assemblée constituante, selon l’institut de sondage Datanalisis. A la veille de cette grève, des Vénézuéliens craignant de nouvelles violences avaient soit stocké des provisions, soit préféré quitter le pays. Les antichavistes comptent monter en puissance au fil de cette semaine, énième épisode d’une crise qui secoue le pays depuis la victoire de l’opposition aux législatives, fin 2015.