Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Au Domaine du Camp, les vacances reprennent leur cours

Arrivées dimanche, Nathalie et Victoria ont évacué deux fois

- C. MARTINAT F. DA.

On les croise sur le parking de la Favière, hier, en début d’après-midi. Sacs de voyage en bandoulièr­e et valise à roulettes, ils se dirigent vers la plage. Après une première nuit sur le sable, une autre dans un centre d’hébergemen­t au Lavandou, Claire, David et leur fils Samuel viennent d’avoir le feu vert pour regagner leur camping, au Domaine du Camp. Un emplacemen­t de rêve, à deux pas du sable blanc. Là-bas, au moment de l’évacuation, ils ont laissé leur caravane et leur voiture, et l’essentiel de leurs affaires.

« On a vu l’info sur le Facebook de la ville »

« On a vu l’info disant qu’on peut retourner au camping sur le compte Facebook officiel de la ville en début d’après-midi et une dame de la mairie a gentiment téléphoné pour nous donner confirmati­on », raconte Claire, sans cacher son soulagemen­t après deux nuits « un peu fatigantes ». À quelques dizaines de mètres de l’entrée du camping, la famille rencontre un de ses voisins de vacances. « On nous laisse y retourner à pied en passant par la plage, ça commence à rentrer Hier matin, au camping La Chèvrerie, à Bormes-les-Mimosas, Nathalie affiche un grand sourire. Jamais elle n’a été si heureuse d’étendre son linge, comme celui de sa fille. Il faut dire qu’en quelques jours, les deux femmes en ont vécu des scènes...

« Réveillée en pleine nuit pour évacuer »

Arrivées dimanche au camping, elles ont déjà dû évacuer deux fois. Nathalie, mère de Victoria, s’explique : «La première fois, c’était mardi soir, pour le feu. Si l’évacuation s’est passée très calmement, elle m’a perturbée. Je m’étais endormie tranquille­ment et on est venu taper à la porte pour nous dire qu’il fallait partir. On ne voyait pas l’incendie, c’est certaineme­nt ce qui était le plus stressant. Être réveillée doucement, leur confirme-t-il. Mais on ne pourra pas y dormir cette nuit et la route est toujours fermée. » « Et les caravanes, ça va ? » demande David. «Juste un peu de cendres », lui répond son voisin. Claire est visiblemen­t déçue. « Ça change tout le temps. C’est énervant de ne pas savoir quoi faire… » À l’entrée du camp, un gardien leur confirme l’informatio­n : «il y a un accès piéton officieux, mais suite à une reprise du feu, les sapeurs-pompiers ont demandé de suspendre les opérations en pleine nuit pour évacuer, je vous le confirme, ce n’est pas plaisant ! » Contrairem­ent à des milliers de familles, Nathalie et sa fille ne passeront pas de réintégrat­ion dans le camping.» Pas question pour la famille, originaire de Lyon, de changer ses plans. « De toute façon, on ne pourrait pas partir, la voiture est bloquée dans le camping » résume David. On va faire comme on a dit. On se réinstalle, on se pose, et s’il le faut, on retournera dormir sur la plage ou bien au centre d’hébergemen­t du Lavandou. » Pour Claire, David et le petit Samuel, qui s’est posé dans le hamac sans cacher sa lassitude, il leur reste encore la nuit dans une salle d’accueil. Non, elles ont préféré rester dans leur voiture, prêtes à bouger à tout moment. « Le lendemain, mercredi, toute la semaine prochaine pour profiter des vacances. « Sinon, ça aurait été un peu ballot ! », ironise David. Heureuseme­nt pour eux, et pour les centaines de vacanciers évacués depuis mardi soir, la confirmati­on de l’autorisati­on de réintégrer le camping, par la plage uniquement, est enfin arrivée dans l’après-midi. Et les vacances ont repris leur cours normal. Avec juste une petite odeur de brûlé qui n’avait rien à voir avec celle d’un barbecue. on a pu revenir sur le site. On se pensait sorties d’affaire, mais là, le feu a repris de plus belle. Nouvelle évacuation. Là, je suis fatiguée. Pas forcément inquiète ou stressée, mais prête à décoller à tout moment. On est vraiment sur le qui-vive ! »

Le camping reprend vie

Placée à l’entrée du camping, Nathalie est saluée par tous les gens de retour. « On revient »,« Nous revoilà ! », « Cette fois, on reste là », entend-on. Originaire­s du Nord de la France, Nathalie et Victoria resteront sur Bormes-les-Mimosas jusqu’à fin août. Pas question de quitter le village. Un bon mois de vacances, qu’elles espèrent désormais continuer dans la sérénité.

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(Photo Dominique Leriche) Après une nuit sur la plage et une autre en centre d’hébergemen­t, la famille de Lyonnais a refait en sens inverse le chemin de l’évacuation.
 ?? (Photo Dominique Leriche) ?? Réinstallé­e, Nathalie ne rêve plus que d’une seule chose : profiter de ses vacances.
(Photo Dominique Leriche) Réinstallé­e, Nathalie ne rêve plus que d’une seule chose : profiter de ses vacances.

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