Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Bourvil aurait eu 100 ans, un Niçois exhume ses clichés

Félicien Tordo, ancien photograph­e, a réalisé des portraits de l’artiste lors d’un tournage aux studios de la Victorine, à Nice. Il les dévoile afin de célébrer le centenaire de sa naissance

- SAHRA LAURENT slaurent@nicematin.fr

Sur les photos anciennes, le papier a un peu jauni. Les couleurs renaissent quand Félicien Tordo, ancien photograph­e profession­nel, raconte – un bout – de sa vie. Année 1958. René Coty, passe la main à Charles de Gaulle qui fonde la Ve République. Fernand Raynaud déride le pays et Piaf chante Milord. À l’affiche des Misérables au cinéma, Jean Gabin campe le rôle de Jean Valjean aux côtés de Bourvil qui joue Thénardier. Cette année-là, André Raimbourg, alias Bourvil, qui n’est pas encore l’acolyte de Louis de Funès, est en tournage aux studios de la Victorine à Nice pour Sérénade au Texas. Un long-métrage avec Luis Mariano, réalisé par Richard Pottier. Le photograph­e Félicien Tordo, gamin de Nice né dans l’entre-deux-guerres, a 23 ans. Ce jour-là, il doit immortalis­er Luis Mariano. Au loin, l’ancien étudiant de l’école d’arts la villa Thiole, aperçoit la silhouette folâtre de Bourvil.

« Un acteur généreux »

« Il était accoutré en cow-boy pour les besoins du film. J’ai eu une idée : il fallait que j’arrive à convaincre le célèbre acteur de bien vouloir accepter de poser pour un sketch que je venais d’improviser, fruit de mon imaginatio­n. L’idée était de donner une recette d’oeuf à la coque. » L’interprète de La Grande vadrouille accepte, sans hésiter. « C’était un acteur généreux et très sympathiqu­e.» Ni une ni deux, le jeune photograph­e accourt chez lui « pour récupérer quelques objets indispensa­bles : un réchaud à alcool, une casserole, un coquetier, un oeuf. De retour à la Victorine, Bourvil m’attendait. De suite, l’acteur a réalisé les poses que je lui soumettais avec bonne humeur ». Cette série de photos a été intitulée Le Dur à cuire. Même si l’échange a duré, seulement, une quinzaine de minutes, ce fut « l’un des moments les plus exceptionn­els de ma vie de jeune photograph­e ». Et alors que Bourvil, né le 27 juillet 1917 aurait eu 100 ans hier, c’est sa façon à lui de dire : « Monsieur Bourvil, nous vous aimons. »

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(Photo Franck Fernandes) « L’un des moments les plus exceptionn­els dans mon existence de photograph­e », confie Félicien Tordo en évoquant sa rencontre avec Bourvil.

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