ans après sa mort, Jane Austen affole les enchères
Il y a 200 ans, en juillet 1817, Jane Austen (1775-1817) s’éteignait, victime à 41 ans de la maladie d’Addison (une insuffisance rénale). A l’époque, la romancière anglaise n’est pas encore un écrivain reconnu. Il faudra attendre plusieurs années avant que son style empreint de finesse, d’humour et d’esprit, sa description réaliste de la gentry anglaise, séduisent les lecteurs en Angleterre et au-delà. Aujourd’hui, le moindre document rattaché à l’auteure de « Raison et Sentiments » est avidement convoité par les collectionneurs. Une lettre de Jane Austen, écrite à sa nièce préférée Anna Lefroy-Austen, s’est ainsi envolée à 162 500 livres sterling (environ 183 000 €) le 11 juillet chez Sotheby’s à Londres. Datée du 29 au 31 octobre 1812, elle contient la critique pleine d’humour d’un roman « Lady Maclairn, The Victim of Villainy » de Rachel Hunter, que Jane Austen avait trouvé « pénible et ennuyeux ». Une autre lettre, écrite en novembre 1800 à sa soeur Cassandra, sa plus proche confidente et amie, a été adjugée pour 150 000 livres sterling le même jour. Jane Austen y parle de son quotidien, évoquant « une soirée tranquille » avec des amis, des affaires de famille. Elle mentionne aussi Harris Bigg-Wither, le seul homme dont elle ait accepté la demande en mariage, avant de se rétracter presque aussitôt. Ces missives sont d’autant plus rares que très peu de lettres écrites par l’auteure d’« Orgueil et Préjugés » subsistent encore aujourd’hui. Après la mort de Jane et pour en préserver les confidences, sa soeur Cassandra avait en effet détruit la plupart d’entre elles. Celles qui demeurent - 160 en tout - constituent aujourd’hui un témoignage unique de l’un des esprits les plus brillants de son époque.