Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’inquiétant­e sécheresse du Las

Toulon André Taxil, vice-président de l’Union pour la vallée du Las, lance un signal d’alerte sur l’état avancé de sécheresse du fleuve toulonnais. L’écosystème risque d’être fortement impacté

- LYLIAN CASIER lcasier@nicematin.fr 1. Fleuve d’Afrique du nord à régime hydrologiq­ue très irrégulier.

Alors que le Var a mis en place les premières mesures de restrictio­n d’eau vendredi dernier, l’Union pour la vallée du Las tire la sonnette d’alarme à propos du fleuve côtier qui coule entre Le Revest et Toulon. « On dirait un oued , il n’y a que

(1) du calcaire », déplore, en pointant Le Las du doigt, André Taxil, spéléologu­e et vice-président de cette associatio­n de scientifiq­ues et amoureux du patrimoine naturel local. Ce Revestois pousse donc un cri d’alerte, certain que cet état de sécheresse avancé du fleuve aura des conséquenc­es dramatique­s sur l’écosystème local. « Déjà, lors de la précédente vidange du barrage de Dardennes (en 2007, Ndlr), la nature avait pris un coup. Avec cette vidange du mois de mai, j’ai peur que des espèces protégées, comme le barbot méridional ou la cistude, disparaiss­ent à nouveau… »

Le soleil a fait de gros dégâts

Pour avoir marché sur Le Las, on a pu constater que la situation est réellement inquiétant­e. La vidange décennale et obligatoir­e, réalisée par la mairie de Toulon, a laissé des traces. Une partie de l’eau du barrage est normalemen­t reversée dans le fleuve en permanence. « On ne pouvait pas le faire à une autre période, la fin du printemps était le meilleur moment pour minimiser le risque de pluie et le risque humain, car il y a eu de nombreux contrôles », explique Yannick Chenevard, adjoint au maire délégué aux réseaux et à la voirie. « On a réutilisé la grande majorité du million et demi de mètres cubes dans les robinets toulonnais et on a aussi reversé de l’eau dans le fleuve », ajoute-t-il. Le soleil, qui règne sans partage sur le ciel varois depuis deux mois, a fait de gros dégâts. « Habituelle­ment, l’été, on se baigne à La Salle verte. Là, elle est complèteme­nt sèche », se désole le spéléologu­e, qui, comme beaucoup, désespère de voir un peu de pluie tomber dans les prochains jours. Il pointe un dernier problème : celui des riverains qui pompent l’eau pour arroser leur jardin, remplir leur piscine ou laver leur voiture en cette période d’extrême

délicatess­e. Un comporteme­nt peu écologique.

 ??  ??
 ?? (Photos DR et L. C.) ?? À pareille période, La Salle verte atteint parfois les trois mètres d’eau.
(Photos DR et L. C.) À pareille période, La Salle verte atteint parfois les trois mètres d’eau.

Newspapers in French

Newspapers from France